Top 14: Mignoni et Azéma, un duo "innovant" au chevet de Toulon
Pierre Mignoni, nommé mercredi directeur du rugby, et Franck Azéma, actuel manager sportif, formeront la saison prochaine un duo "innovant et stimulant" au service de Toulon, actuel avant-dernier du Top 14, une place inquiétante au regard du riche palmarès du club.
"Pierre Mignoni rejoindra le Rugby club toulonnais la saison prochaine et pour une durée de quatre ans (2022-2026) au poste de directeur du rugby. Franck Azéma, manager sportif du club (...) est prolongé de trois ans, donc jusqu'en 2026 également", a annoncé mercredi le club varois dans un communiqué.
"Franck Azéma et Pierre Mignoni partageront l'ensemble des responsabilités et des enjeux de la politique sportive du RCT", a-t-il encore précisé, ajoutant que "cette association" de deux managers sportifs constituait "une première dans le rugby professionnel".
"L'opportunité s'est présentée avec le départ de Mignoni" du LOU, annoncé le 3 février dernier, a expliqué Bernard Lemaître, le président du RCT, lors d'une conférence de presse.
Présent à ses côtés, Franck Azéma a précisé que Pierre Mignoni, ancien demi de mêlée de Toulon, Béziers, Dax, Clermont et international (28 sélections), et lui seraient "tous les deux sur le terrain" la saison prochaine: "Je suis persuadé qu'on peut faire du bon boulot ensemble, se nourrir de nos compétences."
- Retour au bercail -
"Je suis très excité, c'est innovant et stimulant. A deux, je me dis qu'on va être encore plus efficace", a encore assuré Azéma, arrivé sur la Rade l'automne dernier en provenance de Clermont.
Quant à Mignoni, avant d'arriver au LOU en 2015, il avait été l'adjoint de Bernard Laporte au RCT: c'est donc un retour au bercail pour le natif de Toulon.
Associer un duo à la tête d'une équipe de rugby n'est pas une première. Laurent Labit et Laurent Travers notamment ont co-entraîné plusieurs clubs, dont le Castres Olympique et le Racing 92, avec un titre de champion de France en 2016.
Fondé en 1908, le RCT a l'un des palmarès les plus riches du rugby français, avec quatre titres de champion de France (1931, 1987, 1992, et 2014) et trois Coupes d'Europe (2013, 2014, 2015).
Ce palmarès impose au club un certain standing. Or, le RCT a désormais quasiment perdu tous ses espoirs de qualification pour les barrages en fin de saison.
L'électrochoc a été la chute à la dernière place du Top 14, survenue après la défaite de Toulon le 5 février face à Castres (22-10) à domicile. A la fin de la rencontre, son demi de mêlée international Louis Carbonel, qui quittera la Rade en fin de saison, a évoqué le mot fatal de "maintien" dans l'élite: "On n'a plus le droit à l'erreur et chaque match devient important", a-t-il dit.
- "Rumeurs malsaines" -
Même Bakkies Botha, l'ancien deuxième ligne sud-africain, au RCT de 2011 à 2015, y est allé de sa diatribe sur son compte Twitter: "Certains des joueurs les mieux payés au monde (jouent pour le RCT) et (voilà) le résultat", a-t-il écrit, réclamant "responsabilité et caractère".
Du "caractère", le RCT en a eu dès le samedi suivant en s'imposant dans la douleur sur le leader du Top 14, Bordeaux-Bègles (21-18) et cédant sa place de lanterne rouge à Biarritz.
"C'était très compliqué", a lâché alors le demi de mêlée et capitaine toulonnais Baptiste Serin, au micro de Canal+. "Ce que je retiens, c'est l'état d'esprit. Je pense que le groupe prend conscience de l'état actuel des choses."
Le club n'est toutefois pas sorti de l'auberge et son président a dû mercredi balayer de plusieurs "faux, fake news, ridicules" les rumeurs de départs de ses cadres (Gabin Villière, Charles Ollivon, Jean-Baptiste Gros), tout en confirmant ceux d'Eben Etzebeth et de Carbonel.
"Ce sont des rumeurs malsaines alors que le club a besoin de réunir toutes ses énergies", a-t-il affirmé, avant de conclure: "Le RCT doit être au top, il ne peut en être autrement."
(O.Joost--BBZ)