Descente de Wengen: nouveau doublé suisse, Odermatt en majesté
Quatre descentes masculines cet hiver, quatre doublés suisses: Marco Odermatt et Franjo von Allmen ont offert à leur public une nouvelle démonstration samedi à Wengen, une semaine avant la mythique étape de Kitzbühel.
Seulement septième vendredi du super-G remporté par von Allmen, le N.1 mondial a bouclé en 2 min 22 sec 58 la plus ancienne et la plus longue piste du circuit mondial, sous un ciel azur, 37/100e devant son coéquipier de 23 ans.
"C'est une bonne réaction après la course d'hier", s'est réjoui "Odi" au micro de la RTS. "Le ski était parfait sur cette neige, la sensation sous les pieds était bonne, sur les sauts, je savais que j'étais bon en allant plus loin qu'aux entraînements".
Le Slovène Miha Hrobat, dossard N°1, a profité au mieux d'un tracé pas encore chauffé par le soleil pour décrocher le deuxième podium de sa carrière en Coupe du monde, à 57/100e d'Odermatt.
- Objectif Kitzbühel -
Tout en funambulisme et science de la trajectoire, en particulier dans l'étroite chicane de mi-parcours, Odermatt a exulté dans la raquette finale, qui lui avait offert l'an dernier ses deux premiers succès en descente.
Avec désormais trois victoires dans la discipline sur le Lauberhorn, en plus d'un succès en super-G dès sa première apparition sur la piste en 2022, le crack du Nidwald rejoint la légende autrichienne Franz Klammer et l'icône bernoise Beat Feuz.
"Odi", qui s'était imposé en géant dimanche dernier dans la vallée voisine d'Adelboden, s'envole au classement général, avec 292 points d'avance sur le Norvégien Henrik Kristoffersen, spécialiste des épreuves techniques.
A 27 ans, le triple détenteur du gros globe de cristal accentue du même coup sa domination en descente, la discipline où il a mis le plus de temps à gagner, avec la légendaire "Streif" en ligne de mire samedi prochain.
"Kitzbühel, c'est la course la plus importante de l'année pour moi. On verra mais la confiance est parfaite", a-t-il confié.
- Kriechmayr et Giezendanner blessés -
Suivi au classement de la discipline par deux compatriotes, Franjo von Allmen et Justin Murisier, le maître du ski emmène une équipe suisse d'une incroyable densité, qui n'avait pas dominé la vitesse mondiale dans de telles proportions depuis l'hiver 1986/87.
La disqualification d'Alexis Monney, vainqueur fin décembre de la descente de Bormio et qui a enfourché une porte dans le final, n'a pas entamé la liesse des 40.000 spectateurs, nouveau record de l'épreuve.
Odermatt et ses coéquipiers ont de surcroît perdu sur blessure leurs plus redoutables adversaires des saisons dernières - d'abord le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, tombé l'an dernier à Wengen, puis le Français Cyprien Sarrazin, gravement blessé à la tête à Bormio, et qui a entamé depuis une longue rééducation.
Samedi, l'Autrichien Vincent Kriechmayr - champion du monde 2021 de descente et deuxième vendredi du super-G - a chuté dans le bas du parcours avant de redescendre sur un seul ski et de quitter la piste en boitant.
Un peu plus tard, le Français Blaise Giezendanner a dû être hélitreuillé après une chute: son genou gauche a semblé lâcher dans une courbe et le Haut-Savoyard de 33 ans a fini sa course dans les filets. Parmi ses coéquipiers, Maxence Muzaton a fini 14e, Nils Allègre 18e et Matthieu Bailet 20e.
(D.Lewis--TAG)