Biathlon: troisième victoire d'affilée pour le relais français, un record
Cet hiver, les relais masculin de biathlon s'enchaînent et se ressemblent: à la fin c'est toujours la France qui gagne. Et à Ruhpolding (Allemagne) vendredi, le quatuor tricolore n'a pas failli à cette nouvelle maxime.
Dans la Chiemgau Arena, Émilien et Fabien Claude, Quentin Fillon Maillet et Émilien Jacquelin ont surclassé la concurrence lors du relais (4x7,5 km) comptant pour la Coupe du monde de biathlon, leur troisième victoire collective de l'hiver, un record pour les Bleus.
Après avoir effectué le signe de Stephen Curry, mains ramenées sur une joue pour aller se coucher, lors des deux premiers relais à Kontiolahti (Finlande) et Hochfilzen (Autriche), Jacquelin a franchi la ligne en faisant 1, 2, 3 avec ses doigts, puis en pointant ses équipiers.
"Heureusement il n'y a pas dix relais dans l'année, donc si ça se passe très bien, il me restera toujours suffisamment de doigts", sourit le N.1 français, troisième au classement général.
Parfaitement lancés par Émilien Claude, novice en relais, les Français ont progressivement pris les commandes de la course grâce au relais de son frère Fabien.
"C'est vrai que j'étais quand même plus nerveux ce matin que d'habitude. En plus donner le relais à Fabien, c'est des souvenirs pour la vie. C'est le premier +Claudium+", sourit le Vosgien de 25 ans.
Après sa deuxième place mercredi dans l'individuel (20 km), Emilien Claude espère maintenant faire son trou pour intégrer régulièrement l'équipe de relais.
"On a une équipe ultra dense, j'ai eu la chance de courir aujourd'hui parce qu'Éric (Perrot) était au repos. C'est à moi de continuer mon chemin comme je le fais depuis cette saison, et puis peut-être qu'un jour j'aurai à prendre la responsabilité d'avoir un poste relais fixe", espère-t-il.
- "Surplus de pression" -
Les Français ont été solides derrière la carabine, avec seulement six pioches pour blanchir les 40 cibles, évitant de visiter l'anneau de pénalité. Ils ont devancé les Suédois, qui terminent deuxièmes devant les Allemands.
La Norvège de Johannes Boe a été pénalisée sur le pas de tir (3 tours de pénalité et 10 pioches), et a terminé à la quatrième place, juste devant l'Ukraine.
"C'était une course difficile pour nous. On voulait montrer à tout le monde qu'on était capable de le faire mais on n'a pas trouvé la solution sur le pas de tir. En ce moment, c'est compliqué sur le tir", analyse après la course le Norvégien Tarjei Boe.
L'entraîneur de l'équipe norvégienne Siegfried Mazet explique cette contre-performance par la pression que se mettent les nouveaux arrivants et les tauliers pour figurer dans le groupe.
"On est dans une génération qui arrive, qui essaie de prendre le commandement de l’équipe. Ca déstabilise un peu les habitudes et tout le monde doit reprouver qu’il a sa place dans le relais donc il y a un surplus de pression sur nos gars", estime le Français.
Dans la course au petit globe du relais, la France a fait le plein de points (270) après trois courses sur cinq et creuse l'écart avec les Norvégiens, deuxième à 65 points des Bleus.
La prochaine manche de relais masculin aura lieu à Antholz, en Italie, le 25 janvier.
(W.Williams--TAG)