Coupe Davis: pour Nadal, l'heure des ultimes envolées ou du dernier carré
Point final ou demi-finale? Sur le banc ou sur le court? L'icône espagnole du tennis Rafael Nadal, dont la carrière professionnelle pourrait prendre fin mardi à Malaga après 23 années passées sur le circuit, s'apprête à vivre une journée aussi incertaine qu'émouvante.
Depuis qu'il a annoncé en octobre qu'il rangerait les raquettes à l'issue de la phase finale de la Coupe Davis, qui commence mardi par un quart de finale entre l'Espagne et les Pays-Bas, le vainqueur de 22 tournois du Grand Chelem est au centre d'intenses spéculations.
D'abord sur son état de forme, après avoir très peu joué cette saison.
"J'ai essayé de travailler aussi dur que possible ce dernier mois et demi", a-t-il fait valoir lundi en conférence de presse.
"Bien sûr quand tu ne joues pas beaucoup de matches, c'est un peu plus difficile de garder un niveau constant", a ajouté celui qui n'a plus disputé de partie officielle depuis les Jeux olympiques de Paris cet été.
Mais "je pense que je m'améliore chaque jour", a conclu le gaucher de Manacor, dont la carrière a été émaillée d'innombrables blessures.
Au point de l'aligner mardi contre les Pays-Bas ? "Vous le saurez demain (mardi, NDLR)", a esquivé lundi le capitaine espagnol David Ferrer devant les journalistes réunis dans un hôtel de Malaga.
Pour Nadal, la priorité est que l'Espagne soit "compétitive" pour pouvoir briguer un 7e Saladier d'argent, que convoitent également l'Italie du N.1 mondial Jannik Sinner ou les Etats-Unis de Taylor Fritz (4e), Tommy Paul (12e) et Ben Shelton (21e).
Sur les six sacres des Ibères, le Majorquin de 38 ans a participé à quatre campagnes victorieuses (2004, 2009, 2011, 2019), toutes conclues à domicile.
En simple, le gaucher de Manacor ne compte qu'une seule défaite en Coupe Davis, contre le Tchèque Jiri Novak en 2004, pour 29 victoires.
Avec un tel bilan, des matches de l'Espagne qui se joueront à guichets fermés au Palais des Sports et une pléthore de stars du tennis dont il se murmure qu'elles pourraient assister aux adieux du champion (Roger Federer, Novak Djokovic, Andy Murray...), faire jouer Nadal ne paraît pas relever d'un favoritisme forcené.
Des portes de l'aéroport au stade d'athlétisme municipal qui fait face au site de la phase finale en passant par les stations de métro, Malaga tout entière a déjà commencé à rendre hommage au héros national, à grand renfort de "Gracias Rafa" (Merci Rafa).
- "Un bel +adios+" -
Directeur de la Coupe Davis, Feliciano Lopez a promis de préparer "quelque chose de très spécial" pour le roi de la terre battue, quatorze fois vainqueur à Roland-Garros.
"Nous devons célébrer sa carrière et son héritage", a-t-il insisté.
Hasard de l'histoire, le dernier duel entre l'Espagne et les Pays-Bas remonte à la campagne victorieuse de 2004, la première du futur retraité.
Même s'ils ont perdu six de leur huit confrontations contre l'Espagne, les Néerlandais affichent leur confiance. "C'est super que ça puisse être le dernier match de Nadal, on espère lui offrir un bel +adios+", a plaisanté le capitaine batave Paul Haarhuis en conférence de presse.
Malgré l'effervescence autour du Majorquin cette année, "on doit se concentrer sur nous-mêmes", a-t-il insisté. "C'est la Coupe Davis, tout peut arriver. Si on joue bien, on a le sentiment qu'on peut battre n'importe qui."
En plus de Tallon Griekspoor (40e) et Botic van de Zandschulp (80e) en simple, le capitaine néerlandais peut compter sur le spécialiste du double Wesley Koolhof, présent la semaine dernière au Masters ATP de Turin et récent vainqueur du Masters 1000 de Paris avec le Croate Nikola Mektic.
En face, l'Espagne dispose aussi du N.3 mondial Carlos Alcaraz, de Pedro Martinez (41e) et de Roberto Bautista Agut (46e). David Ferrer a aussi convoqué l'ex-N.1 mondial en double Marcel Granollers.
"Je ne veux pas placer d'attentes particulières" dans la journée de mardi, a déclaré lundi Alcaraz. "Mais c'est sûr que pour moi, pour l'équipe et pour tout le monde en Espagne, ça va être une journée émouvante".
(J.Torres--TAG)