Boucles Drôme-Ardèche cycliste: Roglic se donne "encore un peu de temps"
Le Slovène Primoz Roglic, triple vainqueur de la Vuelta, va lancer sa saison aux Boucles Drôme-Ardèche, samedi et dimanche, dont il sera l'une des têtes d'affiche avec Julian Alaphilippe. Il a fait le point avec l'AFP.
Champion olympique du contre-la-montre, à Tokyo, il s'est exprimé depuis son camp d'entraînement de Tenerife, avec son équipe Jumbo. Il n'a jamais participé à ces deux courses en deux jours, l'Ardèche Classic et la Drôme Classic, autour de Valence (Drôme).
Q: Que vous inspire cette première course de la saison ?
R: "Ca va être dur, je ne l'ai jamais faite, mais ce n'est pas loin de Monaco, donc c'est pratique, et j'ai hâte de faire quelque chose de nouveau, donc j'espère qu'on va bien s'amuser. Je me sens bien, mais quand on s'entraîne tout seul au sprint, on est toujours le meilleur. Avec les courses, on va voir où on en est vraiment. On a fait beaucoup de kilomètres ici à Tenerife, on est prêts à démarrer la saison et à voir comment on est par rapport aux autres. Je ne m'attends à rien de particulier. Si j'ai les jambes, peut-être que j'arriverai à quelque chose, mais sinon j'ai encore un peu de temps pour faire des petites corrections".
Q: Avez-vous changé quelque chose dans votre préparation ?
R: "On essaye toujours de changer des choses, pour continuer à progresser, parce que si on ne s'améliore pas, on régresse, immédiatement. Ca ne marche pas à tous les coups, mais on essaie toujours d'avancer, dans certains aspects de notre entraînement, notre nutrition, notre équipement. Plus on a de coureurs très forts, plus notre équipe est forte. C'est aussi très important de continuer à s'amuser, à se faire plaisir".
Q: Quelle est votre position sur le grave accident d'Egan Bernal, à l'entraînement en Colombie, sur un vélo de contre-la-montre ?
R: "Nous passons beaucoup de temps sur des routes ouvertes au public et il faut être très très prudents. On a tous eu des situations +merdiques+, des accidents, dans notre vie, et il faut un peu de chance, parfois. Dans mon cas, à Monaco, ce n'est pas vraiment plat, donc je ne peux pas aller m'entraîner sur un vélo de contre-la-montre. Ici à Tenerife, il y a du trafic, mais c'est plus facile, plus sûr, donc ça m'arrive d'en utiliser un. Le problème, ce n'est pas le vélo, surtout si on l'utilise bien, mais c'est qu'il y a plus de gens sur les routes, plus de voitures, donc c'est de plus en plus dangereux".
Q: Vous avez été un espoir du saut à ski slovène, avant de devenir cycliste, avez-vous regardé les Jeux à la télévision ?
R: "Je n'ai pas eu le temps de regarder beaucoup les Jeux, mais un matin j'ai suivi la compétition de saut par équipes (sur grand tremplin) et la Slovénie a fini 2e, c'était un super résultat. J'ai aussi été très content que Johan Clarey gagne la médaille d'argent en descente. On faisait du vélo ensemble l'an dernier, donc je le connais. C'était super à voir".
Q: Avec le recul, que vous inspire votre médaille d'or du contre-la-montre à Tokyo l'été dernier ?
R: "J'ai été obligé d'abandonner au Tour de France et j'ai eu du mal à surmonter ça, mentalement et physiquement, donc je suis fier d'avoir réussi à le faire, puis d'avoir remporté cette médaille d'or. C'était fou, incroyable. Une telle médaille, quelque soit le sport, ça représente beaucoup de sacrifices. Ca me donne un +boost+ pour toute ma vie, personne ne pourra jamais me le retirer, j'en serai fier pendant toute ma vie".
Q: A 32 ans, vous sentez-vous capable d'aller remporter une 4e Vuelta ?
R: "Vous savez, je fais le Tour de France pour préparer la Vuelta (sourire)! J'aime beaucoup cette course et si tout se passe bien j'espère que ça va continuer. Je suis âgé dehors, mais jeune à l'intérieur, je suis un peu comme le bon vin. Et quand je vois que Valverde (41 ans) gagne encore, je me dis qu'il y a encore de l'espoir pour des gars comme nous..."
Propos recueillis en visio-conférence.
(T.Renner--BBZ)