Birmanie: la junte va gracier 814 prisonniers
La junte militaire en Birmanie a annoncé samedi qu'elle allait relâcher plus de 800 prisonniers dans le cadre d'une amnistie à l'occasion du Jour de l'Union.
Selon une "ordonnance de grâce en commémoration du jubilé de diamant du Jour de l'Union", qui tombe samedi, 814 prisonniers seront relâchés, a annoncé dans un communiqué le chef de la junte Min Aung Hlaing.
Cette amnistie concerne principalement des prisonniers de Rangoun, a précisé à l'AFP le porte-parole de la junte Zaw Min Tun, sans préciser si l'universitaire australien Sean Turnell ferait partie ou non de ces détenus libérés.
Professeur d'économie, M. Turnell travaillait en tant que conseiller de la dirigeante civile Aung San Suu Kyi lorsqu'il a été arrêté en février 2021, quelques jours après le coup d'État militaire.
Il a été inculpé pour violation de la loi sur les secrets officiels de Birmanie et risque une peine maximale de 14 ans de prison.
La junte avait relâché près de 23.000 détenus en avril l'an dernier, les organisations de défense des droits craignant à l'époque qu'il s'agisse de faire de la place dans les prisons pour enfermer les opposants et semer le chaos dans la population.
Un même nombre de prisonniers avaient été libérés pour le Jour de l'Union l'an dernier.
Le coup d'Etat du 1er février 2021 a déclenché de grandes manifestations et une répression militaire sanglante, avec plus de 1.500 civils tués et près de 12.000 arrestations, selon un groupe local de surveillance.
Une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant la prison Insein de Rangoun, samedi matin, espérant retrouver leurs proches.
Parmi elles, Daw Lwin Lwin Moe dit attendre sa fille de 19 ans, arrêtée l'an dernier pour provocation contre l'armée.
"Elle est en prison depuis déjà onze mois", explique sa mère à l'AFP.
Daw Khine est revenue devant Insein, dans l'espoir de voir son fils libéré après avoir été exclu de la dernière vague d'amnistie en octobre.
"Je n'ai qu'un fils et je suis heureuse et j'espère le voir aujourd'hui", a-t-elle.
Dans la capitale Naypyidaw, la junte a célébré le Jour de l'Union par un défilé des centaines de militaires et de fonctionnaires.
Dans un discours, Min Aung Hlaing a répété ses accusations de fraude lors des élections de 2020 remportées par Aung San Suu Kyi et a appelé la multitude d'organisations ethniques armées qui se battent contre l'armée birmane -et entre elles- à s'asseoir à la table des négociations.
(A.Berg--BBZ)