Trump attendu virtuellement par les grands patrons à Davos
Donald Trump, qui a passé ses premiers jours à la Maison Blanche à signer de nombreux décrets, fait face pour la première fois jeudi depuis sa prise de fonction à de grands patrons internationaux, avec une visioconférence très attendue à Davos.
Le nouveau président américain doit faire une intervention à 17H00 (16H00 GMT) dans la station huppée des Alpes suisses où sont réunies depuis lundi les élites économiques et financières mondiales.
Les grands patrons attendent avec une certaine inquiétude les déclarations du nouveau dirigeant de la première puissance économique mondiale, chantre de "l'Amérique d'abord" qui menace ses grands partenaires commerciaux de hausses des tarifs douaniers et d'un protectionnisme accru.
L'intervention de Donald Trump devant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) doit durer 45 minutes, et inclut une session de questions-réponses avec des grands patrons.
Quelques heures auparavant, le président argentin ultralibéral Javier Milei, doit lui aussi faire un discours au Forum, mais en chair et en os cette fois.
Allié autoproclamé du milliardaire américain, il a déjà salué mercredi à Davos "l'âge d'or" que promet Donald Trump pour les Etats-Unis, "une lumière pour le monde entier".
Depuis le début du Forum, le 47e président des Etats-Unis, fraîchement investi, s'est invité dans beaucoup de conversations, des tables rondes officielles aux soirées, et même jusque dans les minibus faisant la navette avec les villages voisins.
"Trump adore être un provocateur, et beaucoup de gens à Davos s'ennuient dans leur vie. Il n'est pas ennuyeux. Donc vous savez, c'est plutôt excitant", a dit à l'AFP Graham Allison, professeur à l'Université américaine Harvard et habitué de la réunion du Forum économique mondial.
- Surtaxes douanières et protectionnisme -
D'après la dernière version du programme communiqué par le WEF jeudi matin, le Français Patrick Pouyanné, PDG de la major pétrolière TotalEnergies, sera l'un des patrons qui dialoguera avec le président américain.
Doivent également participer Ana Botín, la présidente du groupe bancaire espagnol Banco Santander, Stephen Schwarzman, PDG du fonds d'investissement américain Blackstone, et Brian Moynihan, le PDG de Bank of America.
Donald Trump, lui-même un homme d'affaires ayant fait fortune dans l'immobilier, dirige l'Amérique comme si c'était une entreprise et veut "le meilleur avantage pour les Etats-Unis, quelle que soit la façon dont il peut y arriver", explique à l'AFP Julie Teigland, partenaire du cabinet EY.
"Il sait qu'il a besoin de partenaires commerciaux pour faire cela. Donc je m'attends à ce qu'il fasse passer des messages allant dans ce sens."
Menaces de surtaxes douanières contre le Mexique, le Canada, l'Union européenne ou la Chine, retrait de l'Organisation mondiale de la Santé ou de l'accord de Paris sur le climat, volonté affichée de "reprendre" le canal de Panama... Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l'ouverture de la réunion annuelle du Forum de Davos.
Et les réactions n'ont pas tardé parmi les hauts responsables politiques présents en nombre à Davos cette semaine.
"Le protectionnisme ne mène nulle part, et il n'y a pas de vainqueur dans les guerres commerciales", a asséné le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang, tandis que le président du Panama José Raul Mulino a rappelé que le canal n'avait pas été "un cadeau" des Etats-Unis.
(D.Lewis--TAG)