Israël doit se prononcer mardi sur un cessez-le-feu avec le Hezbollah
Le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer mardi sur un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais, a indiqué lundi un responsable, les Etats-Unis affirmant qu'un accord était "proche".
Egalement très impliquée dans les efforts de médiation internationaux, la présidence française a affirmé que les discussions sur un cessez-le-feu avaient "avancé significativement", appelant Israël et le Hezbollah, à se saisir "au plus vite de cette opportunité".
Ces annonces ont été faites après une intensification ces derniers jours des frappes d'Israël contre des fiefs du mouvement pro-iranien au Liban, qui ont fait lundi au moins 31 morts selon le ministère de la Santé.
Le 8 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié palestinien, cible d'une offensive destructrice à Gaza lancée par Israël en riposte à une attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste contre son territoire le 7 octobre 2023.
Le cabinet de sécurité israélien "se prononcera mardi soir" sur un accord de cessez-le-feu, a indiqué un responsable israélien à l'AFP sous couvert de l'anonymat, sans fournir d'autres précisions.
"Nous pensons être arrivés au point où nous sommes proches" d'un accord, a déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, tout en soulignant que rien n'était encore acquis et appelant à la prudence.
Selon le site d'information américain Axios, l'accord est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.
- "Grosse erreur" -
Les médiations se font sur la base de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et qui stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Néanmoins le ministre de la Sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir (extrême droite), a estimé qu'un cessez-le-feu serait "une grosse erreur".
Originaire du nord d'Israël, Dorit Sison, 51 ans, redoute aussi un règlement comme en 2006, qui selon elle a permis au Hezbollah de "se réarmer". Maintenant "ils ont des tunnels, des roquettes, toutes les munitions possibles".
- Frappes israéliennes -
Israël dit vouloir mettre hors d'état de nuire le Hezbollah et le Hamas, des alliés de l'Iran, son ennemi. Il a juré de détruire le Hamas après l'attaque du 7-Octobre et veut faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah, qui ont déplacé quelque 60.000 habitants du nord depuis plus d'un an.
Lundi, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé en une heure dans la journée environ 25 cibles liées au Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, le sud et l'est du Liban. En soirée, de nouveaux raids ont visé la banlieue sud de la capitale, selon l'agence nationale Ani.
Le Hezbollah a tiré au moins 30 projectiles sur Israël, selon l'armée.
Des combats ont opposé le Hezbollah aux troupes israéliennes dans le sud du Liban où celles-ci mènent depuis le 30 septembre une offensive terrestre, a indiqué Ani.
Selon le ministère de la Santé, près de 3.800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier.
Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.
- Dans les poubelles à Gaza -
Sur le front sud d'Israël, dans la bande de Gaza assiégée, dévastée et menacée de famine selon l'ONU, l'armée israélienne poursuit ses frappes notamment dans le nord du territoire palestinien.
"Il y a environ 65.000 personnes dans les zones assiégées (dans le nord de Gaza). Nous entendons dire qu'elles fouillent les poubelles, les décombres, qu'ils essaient de trouver de vieilles boîtes de conserve, n'importe quelle nourriture qu'ils pourraient trouver", a indiqué une porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Louise Wateridge, présente à Gaza-ville.
L'offensive israélienne à Gaza a fait au moins 44.235 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait unilatéral d'Israël de ce territoire qu'il a occupé pendant 38 ans.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.206 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées dont 97 restent otages à Gaza, parmi lesquelles 34 déclarées mortes par l'armée.
(A.Johnson--TAG)