Israël doit se prononcer mardi sur un accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah
Le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer mardi sur un accord de cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais, a indiqué lundi un responsable, les Etats-Unis affirmant qu'un tel accord était "proche".
Ces annonces ont été faites après une intensification ces derniers jours des frappes meurtrières d'Israël contre des fiefs du mouvement pro-iranien au Liban, alors que les acteurs internationaux redoublaient d'efforts en vue d'un cessez-le-feu.
Le 8 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié palestinien, cible d'une offensive destructrice à Gaza lancée par Israël en riposte à une attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste contre son territoire le 7 octobre 2023.
Le cabinet de sécurité israélien "se prononcera mardi soir" sur un accord de cessez-le-feu, a indiqué un responsable israélien à l'AFP sous couvert de l'anonymat, sans fournir d'autres précisions.
"Nous pensons être arrivés au point où nous sommes proches" d'un accord, a déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, tout en soulignant que rien n'était encore acquis.
Selon le site d'information américain Axios, l'accord est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.
- "Grosse erreur" -
Les médiations se font sur la base de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.
La 1701 stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Successivement, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, et l'ONU ont appelé à un cessez-le-feu.
Mais pour le ministre de la Sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir (extrême droite), qui n'est pas membre du cabinet de sécurité, un cessez-le-feu serait "une grosse erreur".
Originaire du nord d'Israël, Dorit Sison, 51 ans, redoute aussi un règlement comme en 2006, qui selon elle a permis au Hezbollah de "se réarmer". Maintenant "ils ont des tunnels, des roquettes, toutes les munitions possibles".
- Frappes israéliennes et combats -
Israël dit vouloir mettre hors d'état de nuire le Hezbollah et le Hamas, des alliés de l'Iran, son ennemi. Il a juré de détruire le Hamas après l'attaque du 7-Octobre et veut faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah, qui ont déplacé quelque 60.000 habitants du nord depuis plus d'un an.
Lundi, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé en une heure environ 25 cibles liées au Hezbollah dans la banlieue sud, le sud et l'est du Liban.
Au moins 12 personnes ont été tuées dans les raids dans la région de Tyr (sud), selon le ministère de la Santé.
Le Hezbollah a lui tiré au moins 30 projectiles sur Israël, a indiqué l'armée au lendemain de 50 attaques aux roquettes et drones revendiquées par le mouvement libanais contre des régions israéliennes dont Tel-Aviv (centre), un record depuis septembre.
Selon l'agence de presse officielle libanaise ANI, des combats ont opposé le Hezbollah aux troupes israéliennes qui mènent depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban.
Selon le ministère de la Santé, au moins 3.768 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier.
Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.
- Guerre à Gaza -
Sur le front sud d'Israël, dans la bande de Gaza assiégée, dévastée et menacée de famine selon l'ONU, l'armée israélienne poursuit ses frappes notamment dans le nord du territoire palestinien.
L'offensive d'envergure israélienne à Gaza a fait au moins 44.235 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait unilatéral d'Israël de ce territoire qu'il a occupé pendant 38 ans.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.206 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées dont 97 restent otages à Gaza, parmi lesquelles 34 déclarées mortes par l'armée.
(T.Wright--TAG)