Bolivie : grève du secteur des transports à La Paz contre la pénurie d'essence
Le secteur des transports a entamé mercredi une grève de vingt-quatre heures à La Paz pour protester contre la gestion par le président bolivien Luis Arce de la pénurie de carburant dans le pays.
Sur les principales avenues de la ville, 19 blocages ont été signalés, a déclaré le commandant de police Gunther Agudo à la chaîne de télévision Red Uno.
Dans le centre de La Paz seuls quelques véhicules privés et taxis circulent, a constaté l'AFP.
"Il n'y a pas de carburant. Nous ne pouvons plus travailler", a témoigné Juan Mamani, un chauffeur de bus de 53 ans à un point de blocage dans le sud de La Paz.
"Certains ont dormi dans la queue toute la nuit" pour pouvoir accéder à une station-service, a-t-il déploré, disant attendre, lui, depuis huit heures de pouvoir remplir le réservoir de son véhicule.
Les Boliviens font face depuis 10 jours aux conséquences du blocage des principaux axes routiers du pays par des partisans de l'ancien président Evo Morales, redoutant sa possible arrestation dans une affaire de viol présumé sur mineure.
Conséquence notamment de ces blocages, des centaines de camions-citerne chargés de carburant ont été immobilisés, et les stations-service peinent à se réapprovisionner.
Depuis le début du mouvement des partisans de M. Morales, le 14 octobre, les points de blocage sont passés de quatre à 21, la plupart dans l'Etat de Cochabamba, fief politique de l'ancien président.
Ce dernier s'estime victime d'une "persécution judiciaire" orchestrée par le gouvernement de son ancien allié et désormais rival pour la candidature du parti au pouvoir pour la présidentielle de 2025.
Le premier indigène à avoir dirigé la Bolivie (2006-2019) est visé par une enquête pour "viol, trafic et traite d'êtres humains" en raison d'une relation qu'il aurait eue avec une jeune fille de 15 ans, avec laquelle il a eu une fille en 2016.
La Bolivie est aux prises depuis un an avec une pénurie de carburants. Le pays andin a dû réduire ses importations en raison de la baisse de ses revenus issus de la vente de gaz, sa principale source de devises jusqu'en 2020.
(Y.Harris--TAG)