Netanyahu accuse le Hezbollah pro-iranien d'avoir tenté de l'assassiner
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le Hezbollah libanais d'avoir tenté de l'assassiner et menacé de faire payer un "prix élevé" à l'Iran et ses alliés, après qu'un drone a visé sa résidence privée samedi.
Ces accusations amplifient les craintes d'une escalade militaire au Moyen-Orient, alors qu'Israël a maintes fois menacé de riposter à une attaque de missiles de l'Iran, son ennemi juré, le 1er octobre, et mène la guerre au Hamas à Gaza et au Hezbollah au Liban.
Samedi, un drone a été lancé vers la résidence privée de Benjamin Netanyahu à Césarée (centre), mais ni M. Netanyahu ni son épouse ne s'y trouvaient, a indiqué son bureau, alors que l'armée a dénombré au moins 115 projectiles tirés du Liban voisin.
"Le Hezbollah, allié de l'Iran qui a tenté de m'assassiner, moi et ma femme, a fait une grave erreur", a dit M. Netanyahu dans un communiqué. "Je dis aux Iraniens et à leurs partenaires de l'axe du Mal: quiconque essaie de faire du mal aux citoyens d'Israël paiera un prix élevé."
Le porte-parole militaire, Daniel Hagari, a déclaré qu'un drone "a frappé un bâtiment à Césarée, alors qu'il tentait d'atteindre le Premier ministre".
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. En représailles, Israël a lancé une offensive dévastatrice à Gaza où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. Le lendemain, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, en soutien au Hamas.
Dans la bande de Gaza, la défense civile a fait état de "plus de 400 morts", dont des enfants, trouvés dans le nord du territoire palestinien depuis que l'armée israélienne y a lancé le 6 octobre une offensive pour empêcher selon elle le Hamas de reconstituer ses forces.
- "Des morts-vivants" -
"Chaque jour, il y a un massacre. Voilà ce qu'est devenue notre vie, nous sommes devenus des morts-vivants", dit Nasser, un Palestinien, devant l'hôpital al-Aqsa de Deir el-Balah (centre), où des victimes ont été transportées.
Le directeur de l'hôpital indonésien à Beit Lahia (nord), Marouane Sultan, a accusé l'armée israélienne d'avoir "bombardé et encerclé l'établissement, et coupé l'électricité". Deux patients sont morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.
L'armée a, elle, annoncé la mort de deux soldats dans le nord de Gaza, ce qui porte à 357 le nombre de militaires tués dans ce territoire depuis le début de son offensive terrestre le 27 octobre 2023.
Réunis en Italie, les ministres de la Défense du G7 ont demandé "une augmentation significative et durable" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où les 2,4 millions d'habitants sont assiégés par Israël et menacés de famine selon l'ONU.
- Inquiétudes pour les otages -
Après la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué mercredi par des soldats israéliens à Gaza, le mouvement a affirmé que le combat contre Israël continuerait "jusqu'à la libération de la Palestine".
Sinouar est considéré comme le cerveau de l'attaque du 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels, incluant les otages morts en captivité.
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
Les familles des otages, tout en saluant la mort de Sinouar, ont exprimé leur "profonde inquiétude" sur le sort de leurs proches.
Le Hamas a affirmé que les otages ne seraient pas libérés avant "l'arrêt" de l'offensive israélienne à Gaza qui a coûté la vie à au moins 42.519 Palestiniens, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
Après un an de guerre, "Israël n’a pas atteint et n'atteindra pas son objectif de détruire le Hamas", a affirmé le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi, cité par la télévision d'Etat.
- Frappes au Liban -
Après un an d'échanges de tirs frontaliers avec le Hezbollah et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a déplacé mi-septembre le front de la guerre au Liban.
Israël, qui mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban, dit vouloir neutraliser le Hezbollah dans cette région pour permettre le retour chez eux de quelque 60.000 déplacés du nord d'Israël, cible des roquettes de ce mouvement.
Samedi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé des caches d'armes et un centre du renseignement du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth. Des frappes ont aussi visé l'est et le sud du Liban, des fiefs du Hezbollah.
Au moins 1.454 personnes ont été tuées au Liban depuis l'intensification des frappes israéliennes le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.
(D.Lewis--TAG)