Sanctions européennes: un bateau russe intercepté dans la Manche
Un bateau de commerce battant pavillon russe, soupçonné d'appartenir à une entité visée par les sanctions prises par l'UE contre Moscou, a été intercepté dans la Manche par les autorités françaises, a indiqué samedi à l'AFP la préfecture maritime.
Ce bateau transportant des véhicules vers Saint-Petersbourg (Russie) était parti de Rouen et a été dérouté dans la nuit de vendredi à samedi vers Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), selon la préfecture.
Un patrouilleur de la douane, appuyé par une vedette de gendarmerie et un navire de la marine, a escorté le roulier Baltic Leader, a précisé Véronique Magnin, officier de communication régional pour la préfecture maritime.
"Le navire de commerce russe a été coopératif", a affirmé Mme Magnin.
La douane a mené des auditions et investigations à bord afin de confirmer ces liens.
L'imposant roulier à la coque rouge, visible de loin, était amarré à quai dans une zone peu fréquentée du port, à distance des autres bateaux, a constaté un journaliste de l'AFP. A la mi-journée, aucune activité n'était détectable ni à bord, ni autour.
L'ambassade russe à Paris, informée par un appel d'urgence du capitaine, a "immédiatement contacté les autorités françaises pour demander des éclaircissements", selon des propos du porte-parole de l'ambassade, Alexandre Makagonov, cités par l'agence de presse officielle TASS.
Le ministre français des Comptes publics Olivier Dussopt "félicite la douane", a indiqué son cabinet, ajoutant que "cette procédure" était "conforme aux instructions qu'il a données avec (le ministre des Finances, NDLR) Bruno Le Maire aux services de Bercy pour la mise en œuvre des sanctions".
Le PDG du port Jean-Jacques Puissesseau, a déclaré n'avoir "jamais vu" une telle opération en 20 ans d'activité.
L'Union européenne a adopté jeudi un paquet de sanctions sans précédent contre la Russie en réponse à l'invasion de l'Ukraine, peu avant que Londres et Washington ne durcissent les restrictions à leur tour, sans pour autant prendre de mesures radicales.
Le président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sont désormais visés, outre 26 personnalités du monde des affaires.
Des manifestations ont eu lieu samedi dans plusieurs villes de France contre la guerre en Ukraine.
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(H.Schneide--BBZ)