Les incendies s'étendent à Los Angeles malgré les efforts des pompiers
Les multiples incendies qui font rage à Los Angeles depuis cinq jours, causant au moins 11 morts, s'étendent samedi à des zones jusqu'à présent épargnées, repoussant encore les espoirs de maîtriser le sinistre.
Des pans entiers de la deuxième plus grande ville des Etats-Unis sont dévastés : plus de 12.000 structures ont été détruits et plus de 15.000 hectares sont partis en fumée. Un paysage comparé par le président Joe Biden à "une scène de guerre".
Malgré la mobilisation massive des pompiers, la progression de l'incendie a déclenché de nouveaux ordres d'évacuation sur le flanc est du secteur de Pacific Palisades, dans une zone où se trouve notamment le Getty Center. Construit en partie avec des pierres résistantes au feu, le célèbre musée abrite 125.000 oeuvres d'art.
Les vents qui avaient commencé à faiblir vendredi doivent reprendre de la force à partir de samedi soir, selon les prévisions de l'Agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (FEMA).
"Ces vents, combinés à un air sec et à une végétation sèche, maintiendront la menace d'incendie dans le comté de Los Angeles à un niveau élevé", a déclaré Anthony Marrone, chef des pompiers du comté de Los Angeles.
Des images aériennes de la zone de Mandeville Canyon montrent des maisons en feu, avec un mur de flammes léchant le flanc d'une colline.
Même s'il est trop tôt pour déterminer l'origine des incendies, les critiques visant la préparation et la réaction des pouvoirs publics se multiplient.
La responsable des pompiers de Los Angeles, Kristin Crowley a déploré sur la chaîne KTTV, affiliée à Fox News, un manque persistant "de personnel, de ressources et de fonds", des propos interprétés comme visant les autorités locales.
Lors d'une conférence de presse samedi en présence notamment de Mme Crowley, la maire de la ville, Karen Bass, a cependant minimisé les tensions, assurant que les responsables politiques, des services de secours et de sécurité étaient "tous sur la même longueur d'ondes".
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a annoncé samedi l'envoi d'une "équipe d'appui à Los Angeles, avec des combattants des incendies de forêt".
- Strict couvre-feu -
Face aux pillages dans les zones sinistrées ou évacuées, un strict couvre-feu, en vigueur entre 18H00 et 06H00 du matin a été décrété vendredi par les autorités dans les secteurs de Pacific Palisades et Altadena, les plus ravagés.
Le gouverneur démocrate de l'Etat le plus peuplé du pays, Gavin Newsom, a demandé vendredi "un examen indépendant complet" des services de distribution d'eau de la ville.
Le principal incendie, touchant Pacific Palisades, était contenu à 11% samedi et se propageait vers l'est après avoir brûlé quelque 9.100 hectares, tandis que l'incendie d'Eaton couvrait était contenu à 15%, selon les secours.
Au moins 11 personnes sont mortes dans le brasier et 13 sont portées disparues, mais les autorités ont dit s'attendre à ce que le bilan s'alourdisse.
Parmi ceux qui ont vu leurs domiciles détruits, l'acteur Mel Gibson dont la maison de Malibu a été ravagée.
Nicole Perri, dont la maison est partie en fumée à Pacific Palisades, a déclaré à l'AFP que les autorités avaient "complètement laissé tomber" les habitants.
Le prince Harry et son épouse Meghan Markle, qui ont rompu les liens avec la monarchie britannique en 2020 et résident en Californie, sont venus réconforter des sinistrés dans le quartier de Pasadena.
- Centaines de milliers d'évacuations -
A travers la mégapole, au gré des ordres reçus, parfois par erreur, les évacuations se chiffrent en centaines de milliers.
Les Californiens sont invités à économiser l'eau, car certains réservoirs alimentant les bouches d'incendie ont été vidés par le combat contre les flammes.
Les autorités sanitaires ont aussi alerté les habitants des risques sanitaires que posent les fumées des incendies, leur demandant de rester à l'intérieur des bâtiments.
Ces feux pourraient être les plus coûteux jamais enregistrés : AccuWeather estime le total des dommages et des pertes à entre 135 et 150 milliards de dollars.
Les vents chauds et secs de Santa Ana qui soufflent actuellement sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensité inédite depuis 2011, selon les météorologues.
Un cauchemar pour les pompiers : la Califonie sort de deux années très pluvieuses qui ont fait naître une végétation luxuriante, désormais asséchée par un criant manque de précipitations depuis huit mois.
Les scientifiques rappellent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des événements météorologiques extrêmes.
(W.Walker--TAG)