Wall Street termine dans le rouge après le ton ferme de la Fed
La Bourse de New York a terminé dans le rouge jeudi, après le choc du ton de la Fed encore plus ferme que prévu et avant l'emploi américain.
Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones a cédé 0,46% à 32.001,25 points, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 1,73% à 10.342,94 points et l'indice élargi S&P 500 1,06% à 3.719,89 points.
Les actions ont conclu sur une perte, "moins importante qu'au plus fort de la session, à la suite de la quatrième hausse des taux de 75 points de base, et de commentaires strictes de la part de la Fed", ont souligné les analystes de Schwab.
Par la voix de son président Jerome Powell, mercredi, la Banque centrale américaine a fait savoir "qu'il y avait encore beaucoup de travail à faire, que le taux terminal pourrait être supérieur, qu'il fallait être agressif sur les taux plus longtemps", a résumé Jack Ablin de Cresset Capital.
"En un mot, il a fustigé le marché avec un bâton", a estimé l'analyste.
La Fed a relevé, comme prévu, son taux directeur de 0,75 point de pourcentage mercredi, pour le porter à une fourchette comprise entre 3,75% et 4%, au plus haut depuis près de 15 ans.
Au cours de sa conférence de presse, le patron de la Fed a surtout reconnu que le Comité monétaire considérait désormais que le taux terminal ou l'objectif des taux au jour le jour, capable de dompter l'inflation, était supérieur à ce qui était envisagé en septembre. Cela implique que les hausses du coût de l'argent vont se poursuivre plus longtemps pour atteindre ce seuil de taux dit "restrictif".
"En conséquence, les espoirs d'un +pivot+ (ou inflexion) de la Fed ont été douchés", a rappelé Patrick O'Hare de Briefing.
Dopé par ces perspectives d'une Fed toujours ferme, le dollar grimpait face à l'euro (+0,65% vers 19H50 GMT à 0,9757 dollar pour un euro).
Les taux obligataires aussi ont pris la pente ascendante en modérant toutefois leur envolée en fin de séance. Le taux sur les bons du Trésor à 10 ans s'inscrivait 4,12% contre 4,19% en matinée et 4,04% la veille.
Au rang des indicateurs du jour, les allocations hebdomadaires au chômage se sont repliées de 1.000 à 217.000 la semaine dernière, montrant un marché de l'emploi toujours dynamique et tendu, ce qui n'est pas recherché par la Fed car cela peut stimuler l'inflation.
Vendredi, le ministère américain du Travail va publier les chiffres officiels de l'emploi pour octobre.
Les analystes misent sur la création de 220.000 emplois contre 263.000 en septembre et une mince augmentation du taux de chômage à 3,6%.
"Ces prévisions ne sont pas une indication que les choses ralentissent rapidement", a douté Jack Ablin.
Par ailleurs, l'activité dans les services aux États-Unis a marqué le pas plus que prévu à 54,4% en octobre contre 56,7% le mois d'avant et 55,2% prévu, selon l'indice ISM.
A la cote, le groupe de composants Qualcomm a perdu 7,66%, après des résultats trimestriels conformes aux prévisions, mais des projections en dessous des attentes pour le prochain trimestre, vu l'environnement économique incertain.
Lestant le Nasdaq, Apple a plongé de 4,24% à 138,88 dollars tandis que Google a lâché 4,11%.
Le secteur énergétique (+2%) et les titres industriels (+1%) ont empêché le Dow Jones de trop baisser. L'avionneur Boeing a ainsi conclu en forte hausse (+6,34% à 156,75 dollars).
(T.Burkhard--BBZ)