Wall Street ouvre en légère baisse, retient son souffle avant la Fed
La Bourse de New York a ouvert en légère baisse mercredi et retenait son souffle avant la communication de la banque centrale américaine (Fed), dont le marché va guetter le moindre signal de décélération de son resserrement monétaire.
vers 14H10 GMT, le Dow Jones cédait 0,33%, l'indice Nasdaq abandonnait 0,59% et l'indice élargi S&P 500 reculait de 0,52%.
"Je ne me souviens pas d'un début de journée aussi calme", a observé Karl Haeling, de LBBW. "Tout le monde attend la Fed."
La Réserve fédérale doit annoncer sa décision en matière de politique monétaire à 16H00 GMT. Le président de l'institution, Jerome Powell, donnera ensuite une conférence de presse.
Les opérateurs estiment à 90% la probabilité d'une nouvelle hausse de 0,75 point de pourcentage du taux directeur, qui serait la quatrième d'affilée, une séquence jamais vue dans l'ère moderne.
"La décision d'aujourd'hui devrait être agressive", anticipe Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note. "C'est ce qui vient après qui va compter."
Les investisseurs chercheront ainsi des indices relatifs à la réunion suivante, mi-décembre, afin de déterminer si la Fed entend rétrograder et éventuellement opter pour un relèvement d'un demi-point seulement, comme l'espère Wall Street.
"Je m'attends à ce que la Fed soit plutôt offensive" mercredi, a expliqué Karl Haeling. "Ils ne veulent pas qu'on s'enflamme sur les marchés actions et, plus généralement, voir les conditions financières se relâcher."
Dans l'attente de cette communication, les indices évoluaient dans des marges resserrées, de même que les taux obligataires.
Les rendements des emprunts d'Etat américains à 10 ans et 2 ans étaient stables.
Seul le taux à 3 mois, le plus représentatif des anticipations du marché quant à la politique monétaire à court terme, poursuivait son ascension, au plus haut depuis plus de 15 ans, à 4,13%.
Pour Karl Haeling, la Fed devrait rester prudente, dans l'attente de données macroéconomiques supplémentaires qui pourraient éventuellement justifier un changement de braquet.
Deux indices de prix à la consommation CPI, pour octobre et novembre, seront ainsi publiés d'ici à la réunion de décembre, et devraient renseigner la banque centrale américaine sur la trajectoire de l'inflation aux Etats-Unis.
A la cote, Airbnb reculait (-7,91% à 100,42 dollars), malgré la publication d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice net supérieurs aux attentes. La plateforme prévoit un léger ralentissement de la croissance des réservations pour le dernier trimestre de l'année, par rapport à la période allant de juillet à septembre.
AMD prenait de la hauteur (+3,67% à 61,85 dollars), malgré des résultats en-deçà des prévisions des analystes et l'abaissement de ses projections pour l'ensemble de l'année. Le fabricant de semi-conducteurs observe un ralentissement des ventes d'ordinateurs PC.
Match Group avait le vent en poupe (+7,43% à 47,16 dollars) après avoir fait état d'un chiffre d'affaires légèrement supérieur aux anticipations, tiré par le site de rencontres Tinder, qui a compensé le ralentissement d'autres plateformes comme Meetic, OkCupid et Match.
La chaîne de pharmacies CVS Health (+4,32% à 98,71 dollars) capitalisait sur son chiffre d'affaires trimestriels très au-dessus des attentes, gonflé par la croissance des volumes et des hausses de prix.
Le marché faisait fi de la perte surprise du groupe, attribuable à des éléments exceptionnels.
Ils comprennent notamment le provisionnement de 5,2 milliards de dollars dans le cadre d'un accord amiable pour solder les poursuites relatives à la prescription d'opiacés.
Le groupe de médias Paramount Global (-9,44% à 17,36 dollars) pâtissait d'une déception sur son chiffre d'affaires et son bénéfice, surtout liée à la télévision traditionnelle (CBS et MTV notamment), qui a souffert d'une baisse des récettes publicitaires.
Estée Lauder reculait (-6,92% à 192,46 dolalrs) après avoir abaissé ses prévisions pour l'ensemble de son exercice décalé 2023 (de juillet 2022 à juin 2023).
Le groupe de cosmétiques a évoqué une baisse de la demande des voyageurs (aéroports) en Asie et la décision des détaillants américains de réduire leurs stocks.
(S.G.Stein--BBZ)