Le Japon finalise un plan de 200 milliards d'euros pour contrer l'inflation
Le gouvernement japonais devrait approuver vendredi un nouveau plan de relance économique d'un montant équivalent à 200 milliards d'euros pour amortir cette fois l'impact de l'inflation et de la faiblesse du yen pour la population.
Les prix augmentent au Japon, troisième économie mondiale, au rythme le plus élevé depuis huit ans, bien que le taux d'inflation de 3% reste largement inférieur à ceux observés aux Etats-Unis ou en Europe.
Le yen a également perdu plus de 20% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l'année, ce qui a poussé le gouvernement japonais à intervenir pour soutenir la monnaie locale.
Les détails du plan de relance devraient être annoncés plus tard dans la journée, mais le Premier ministre Fumio Kishida a cité vendredi matin un montant total de dépenses de 29.100 milliards de yens (200 milliards d'euros).
"Nous souhaitons l'adoption rapide" de ce plan qui sera soumis au Parlement, a-t-il dit à la télévision.
Il comprendra des mesures pour alléger les factures d'énergie des ménages, en nette hausse depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, inciter les entreprises à augmenter les salaires et soutenir l'économie dans les différentes régions du pays.
Détenant déjà le record mondial en matière de dette publique rapportée au Produit intérieur brut (PIB), le Japon a encore augmenté ce fardeau au cours des deux dernières années, avec plusieurs plans de soutien massifs à l'économie pour amortir l'impact de la pandémie de Covid-19.
"Pour que les mesures de relance soient efficaces, la taille du plan doit être énorme", a déclaré à l'AFP Yoshiki Shinke, chef économiste de l'institut de recherche Dai-ichi Life.
Vendredi, la Banque du Japon a sans surprise maintenu sa politique monétaire ultra-accomodante, dont le contraste avec celles des autres grandes banques centrales pèse lourdement sur le yen.
"On peut comprendre que le gouvernement annonce de nouvelles mesures de relance maintenant, car l'économie japonaise est confrontée à une faible demande en raison de la hausse des prix, contrairement aux Etats-Unis où la demande est forte avec la Fed (Réserve fédérale américaine) qui tente de refroidir l'inflation", a ajouté M. Shinke.
(U.Gruber--BBZ)