Hôtellerie-restauration: le chef étoilé Thierry Marx élu à la présidence du syndicat patronal Umih
Le médiatique chef étoilé Thierry Marx, à la tête du "Sur Mesure", le restaurant du palace parisien le Mandarin Oriental, a été élu jeudi président du principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration, l'Umih, très actif et écouté des pouvoirs publics pendant la crise sanitaire.
Connu du grand public pour son rôle de juré sévère mais bienveillant dans l'émission culinaire "Top Chef", soucieux depuis vingt ans, de l'impact social et environnemental de ses activités, Thierry Marx a été "très applaudi, à l'annonce" de cette victoire nette, précise l'Umih, dans son communiqué publié dans la foulée de cette élection.
"Il souhaite s'inscrire dans un esprit de rassemblement et d'efficacité au service des adhérents" de l'organisation "et, plus largement de toute la profession", selon ce texte.
Thierry Marx devrait donner une conférence de presse vendredi matin au siège national de l'Umih à Paris, au côté d'Eric Abihssira, déjà président de la Fédération de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme (FHRT) de Nice Côte d’Azur, qui prend la vice-présidence de l'organisation patronale aux 35.000 adhérents.
"J'ai construit un programme d'artisan en trois points, pas plus, pour aller vers un syndicat professionnel qui soit davantage force de proposition que d'opposition, notamment sur l'impact social et environnemental, l'attractivité et la formation des personnels", disait mardi à l'AFP Thierry Marx, élu pour un mandat de quatre ans.
Une industrie qui représente 7% du PIB et emploie 1,3 million de personnes est "en devoir d'améliorer le traitement de ses salariés", avec une meilleure mutuelle santé notamment, estimait-il.
- Défis et urgences au menu -
Thierry Marx prend les rênes de l'Umih, au moment où les défis sont multiples pour l'hôtellerie-restauration: attirer les jeunes par de meilleures conditions de travail sur un secteur délaissé depuis la pandémie, aider les professionnels à adopter des pratiques plus durables, plus sobres au plan énergétique, améliorer l'offre d'ici à la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques de 2024...
Sans compter les urgences: rembourser les prêts garantis par l'Etat (PGE) souscrits pendant la crise sanitaire, faire face à la flambée de l'inflation et celle des coûts énergétiques, notamment.
Il s'agira d'un engagement de plus pour Thierry Marx, qui emploie 20% de personnes en insertion, s'efforce de réduire l'impact carbone (livraison, gestion optimisée des déchets, de l'eau, l'énergie...) de ses assiettes, prône le label du "bien manger" Bleu-Blanc-Cœur et transmet son savoir dans ses écoles "Cuisine mode d'emploi(s)".
Cet ancien militaire, ceinture noire de karaté à la voix douce, qui n'oublie pas son enfance dans le quartier populaire de Ménilmontant dans l'Est parisien, a appris le métier de pâtissier avec les Compagnons du Devoir avant de se former dans des restaurants de renommée internationale tels Ledoyen, Taillevent ou Robuchon.
Grand voyageur, fin connaisseur de l’art de vivre nippon et de sa gastronomie, Thierry Marx propose une cuisine aux saveurs avant-gardistes au "Sur Mesure", deux étoiles au Guide Michelin. Il fut l'un des chefs de file de la cuisine moléculaire, et a repris en juin les cuisines de la brasserie de la tour Eiffel.
A la tête de l'Umih, il succède à l'hôtelier Roland Héguy, resté - comme son vice-président Hervé Becam - 12 ans à la tête de l'organisation, principal syndicat patronal du secteur, devant le GNI qui représente les indépendants de l'hôtellerie-restauration.
(A.Berg--BBZ)