A Wall Street, Google et Microsoft plombent le Nasdaq
Le Nasdaq a dévissé à la Bourse de New York mercredi, plombé par les mauvaises performances de grands noms de la technologie comme Google et Microsoft, tandis que le Dow Jones est resté stable.
L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, s'est enfoncé de 2,04% à 10.970,99 points, l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,74% à 3.830,60 points tandis que le Dow Jones a stagné (+0,01%) à 31.839,11 points, selon des résultats définitifs.
"Microsoft et Google", parmi les plus grosses capitalisations du marché boursier, "ont vraiment pesé sur le secteur technologique", a indiqué Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.
Le titre d'Alphabet, la maison mère de Google, s'est en effet écroulé de 9,63% à 94,82 dollars et celui du géant des logiciels Microsoft a plongé de 7,72% à 231,32 dollars.
A eux seuls, ils ont effacé plus de 250 milliards de dollars de valorisation boursière du Nasdaq mercredi.
Pour Google, c'est la faible croissance de son chiffre d'affaires qui a fait peur.
Sa maison-mère Alphabet a publié mardi après la clôture un chiffre d'affaires de 69,1 milliards de dollars au troisième trimestre, en hausse de 6% sur un an, sa croissance la plus mince depuis 2013, hormis pendant le début de la pandémie. Son bénéfice net est ressorti à 14 milliards de dollars, un résultat largement inférieur aux attentes.
Déception au niveau de la croissance également pour Microsoft. Malgré des ventes et un résultat trimestriel un peu supérieurs aux attentes, le groupe de logiciels a souffert de l'effet du dollar fort et accusé un ralentissement de sa croissance dans le secteur du cloud (services d'informatique à distance de sa filiale Azure) par rapport à la même époque l'année dernière.
- Après Alphabet, Meta.. -
Meta (Facebook) n'a guère brillé non plus (-5,59% à la clôture à 129,82 dollars).
Le groupe a en outre annoncé, après la fermeture du marché, des résultats qui ont fait grincer des dents avec une division par deux de son bénéfice et des revenus conformes aux attentes mais en baisse. Le titre Meta fondait de plus de 11% dans les échanges électroniques d'après clôture.
La baisse des rendements obligataires, qui évoluent à l'inverse du prix des obligations, aurait dû soutenir la bourse et c'est ce qui a retenu le Dow Jones en territoire positif.
Le taux sur les bons du Trésor à 10 ans est tombé à 4,01% au lieu 4,10% la veille et celui à trente ans à 4,16% contre 4,25%. Le dollar a encore perdu 1% pour la deuxième séance d'affilée face aux principales monnaies.
"L'emphase était sur la chute des taux aujourd'hui et cela a favorisé les achats d'actions dans les secteurs industriels et sur l'ensemble du marché, sauf sur le Nasdaq qui a souffert des perspectives de Google et de Microsoft", a expliqué Peter Cardillo.
Une large majorité des onze secteurs du S&P ont en effet terminé dans le vert, tirés par l'énergie, les services de santé et les matériaux. Le secteur de la communication lui a lâché plus de 4%.
La baisse des taux a été également influencée par la Banque du Canada qui, si elle a encore relevé les siens, l'a fait dans une moindre mesure, de 50 points de base au lieu de 75 en septembre.
Mais surtout "son gouverneur, Tiff Macklen a affirmé qu'ils approchaient de la fin du cycle de resserrement monétaire", a relevé l'analyste de Spartan Capital.
Cela a donné du baume au coeur des observateurs de la Fed américaine qui tient sa réunion monétaire la semaine prochaine avec une nouvelle hausse de son taux directeur de trois quarts de point à la clé.
L'avertissement de la Banque du Canada pourrait "préparer le terrain pour que la Fed entame une pause au début de l'année prochaine", soulignait encore M. Cardillo.
Poids lourds du Dow Jones, Boeing a lâché 8,77% à 133,79 dollars. L'avionneur a accusé une lourde perte, de 3,3 milliards de dollars, au troisième trimestre sous l'effet des coûts plus élevés de ses programmes de défense, notamment l'avion présidentiel Air Force One et son ravitailleur KC-46.
Mobileye, la filiale d'Intel spécialisée dans l'assistance et la conduite autonome, a fait une entrée remarquée sur le marché new-yorkais, sur fond de net ralentissement des introductions en Bourse, de nombreuses entreprises se montrant frileuses face à un marché volatil et un environnement macroéconomique incertain.
Le titre de la société israélienne, introduit à 21 dollars, a conclu à 28,97 dollars, sur un bond de 37,95%.
(U.Gruber--BBZ)