L'Afrique du Sud reprend une partie de la dette de la compagnie d'électricité Eskom
Le gouvernement sud-africain a annoncé mercredi la reprise d'une partie de l'immense dette de l'entreprise publique d'énergie Eskom, qui fait peser selon lui le plus grand risque pour l'économie, ainsi que des mesures pour limiter l'inflation.
Le ministre des Finances Enoch Godongwana, dans un discours budgétaire devant le Parlement, a expliqué que l'Etat allait reprendre une partie des 22 milliards de dollars de dette d'Eskom, pour garantir sa viabilité financière à long terme et lui permettre de ne plus dépendre des renflouements du gouvernement.
"Le plan permettra à Eskom de se concentrer sur la performance de ses installations et sur les investissements en capital", a déclaré le ministre, précisant que l'Etat fournirait l'équivalent de 12,5 milliards de dollars pour alléger la dette d'Eskom sur la période 2019-2026.
La situation financière d'Eskom a eu un impact direct sur les factures d'électricité des Sud-Africains. L'entreprise avait demandé une augmentation des prix de 20,6% en 2022, mais le régulateur national de l'énergie n'a approuvé qu'un progression de 9,61%.
Les pannes d'électricité généralisées, causées par les défaillances des infrastructures vieillissantes et mal entretenues de l'entreprise publique qui fournit la quasi-totalité de l'électricité dans le pays, entravent la croissance, a rappelé le ministre.
Le gouvernement s'est aussi fixé pour objectif de ramener l'inflation à 5,1% en 2023, après le pic de 7,8% enregistré en juillet, le plus élevé depuis treize ans.
La hausse des prix du carburant déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie - qui a augmenté de 37,5% jusqu'à présent - et celle touchant l'alimentation, qui a atteint une moyenne de 8,5%, ont été "une source essentielle de pression inflationniste", a rappelé le ministre.
Outre les coupures de courant récurrentes, l'économie la plus industrialisée d'Afrique a été entravée par une série de chocs qui ont nécessité une allocation urgente de fonds, a-t-il souligné, notamment les dégâts causés par les pillages massifs lors des émeutes de juillet 2021, puis les inondations meurtrières d'avril autour de Durban (est).
(A.Berg--BBZ)