HSBC: les bénéfices plongent de 46% au 3e trimestre
Le groupe bancaire HSBC a annoncé mardi une chute de 46% sur un an de son bénéfice net part du groupe au troisième trimestre 2022, qu'il attribue à la cession prévue de ses activités de banques de détail en France.
De juillet à septembre, le bénéfice net d'HSBC a atteint 1,913 milliard de dollars, contre 3,543 milliards sur la même période en 2021.
Le bénéfice net avant impôts du groupe a également chuté de 41,7% de son bénéfice avant impôts sur un an, selon le bilan financier du groupe, tombant à 3,1 milliards de dollars.
Une chute liée "à la reclassification de nos activités de détail en France dans la catégorie des actifs détenus en vue de la vente", indique le groupe dans son rapport financier.
HSBC a annoncé en juin 2021 la cession de ses activités de détail en France à la banque française My Money Group, pour un euro symbolique.
Celle-ci suit son cours et devrait être effective au deuxième semestre 2023. La majeure partie des effectifs et des revenus faits en Europe continentale par HSBC sont réalisés en France.
Le géant bancaire, dont le siège est à Londres, a indiqué étudier également une cession de ses activités au Canada.
Ces résultats sont cependant meilleurs que les estimations des analystes, stimulés par la hausse des taux d'intérêt qui rend les prêts plus rentables.
Le directeur général Noel Quinn a déclaré que la banque se concentrait sur la réalisation d'un objectif de rendement d'au moins 12% pour l'année prochaine et sur la réduction des coûts.
"Nous avons maintenu une maîtrise rigoureuse des coûts, malgré les pressions inflationnistes, et nous sommes en bonne voie pour atteindre nos objectifs de coûts pour 2022 et 2023", a-t-il déclaré dans le rapport financier.
- Pivot vers l'Asie -
HSBC et d'autres grandes banques du Royaume-Uni avaient annulé leurs dividendes au début de la pandémie de Covid-19 sur ordre de la Banque d'Angleterre, une décision qui avait contrarié certains actionnaires à Hong Kong.
La direction de la banque est aujourd'hui sous pression d'actionnaires qui voudraient scinder ses activités asiatiques, afin de dégager davantage de valeur dans un contexte de tensions accrues entre la Chine et l'Occident.
C'est notamment le cas du principal actionnaire, Ping An Insurance Group, qui détient 9,2% des actions HSBC et propose une offre de restructuration.
Jusqu'à présent, les dirigeants de HSBC ont rejeté ces appels.
Des cadres supérieurs de la banque sont attendus à Hong Kong la semaine prochaine pour un sommet des banquiers organisé par le centre financier, qui a levé le mois dernier la quarantaine obligatoire pour tous les arrivants internationaux.
Au cours du week-end, le dirigeant chinois Xi Jinping a resserré son emprise sur le pouvoir en obtenant un troisième mandat de cinq ans, confiant des postes à responsabilité à ses proches alliés, qui soutiennent notamment sa politique "zéro Covid".
Cette politique sanitaire draconienne plombe l'économie chinoise, et la perspective de nouveaux bouleversements inquiète les investisseurs, dans un contexte d'incertitude mondiale liée à la guerre en Ukraine.
L'année dernière, HSBC a promis d'accélérer un recentrage stratégique pluriannuel vers l'Asie et le Moyen-Orient, avec l'ambition de devenir le leader du marché asiatique de la gestion de patrimoine.
La banque a déclaré qu'elle investirait 6 milliards de dollars à Hong Kong, en Chine et à Singapour et embaucherait plus de 5.000 conseillers en patrimoine, tout en supprimant 35.000 emplois et en réduisant ses activités de détail aux États-Unis et en France.
(B.Hartmann--BBZ)