Importants dégâts après le passage de tornades dans la Somme et le Pas-de-Calais
Des vents aussi violents qu'inattendus, assimilables à des tornades, ont dévasté dimanche des communes du Pas-de-Calais et de la Somme, sans faire de victimes, mais provoquant des dégâts considérables.
Ces phénomènes, qui ont débuté en début de soirée, n'ont duré que quelques minutes, voire quelques secondes, mais ils ont frappé des dizaines de maisons, arrachant des toitures et contraignant les habitants à quitter leurs habitations.
La Première ministre, Elisabeth Borne, a adressé lundi son "soutien aux habitants des Hauts-de-France et de Normandie", assurant que tout était "mis en oeuvre pour leur venir en aide".
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit se rendre à Bihucourt, dans le Pas-de-Calais, pour "un point de situation", a indiqué son cabinet.
Dans le Pas-de-Calais, la gendarmerie nationale a interdit lundi matin l'accès à Bihucourt et Hendecourt-lès-Cagnicourt, les deux communes les plus touchées par ce que la préfecture qualifie "de fortes rafales de vent de type tornades".
- Logements "inhabitables" -
L'entrée dans ces deux villages d'environ 350 habitants est interdite "pour des raisons de sécurité et en raison de l'importance des dégâts", précise la préfecture dans un communiqué. "Seuls les habitants de ces deux villages peuvent y accéder, accompagnés par les forces de sécurité".
Un "Centre opérationnel départemental" a été activé pour "coordonner l'action des services de l’Etat".
A Bihucourt, village le plus touché, de nombreuses toitures ont été arrachées et les rues étaient jonchées de gravats, de branchages ou de morceaux de tôles, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Les dégâts sont très, très importants sur cette commune. Il y a eu véritablement un effet couloir de cette tornade, puisque ça a particulièrement impacté le centre du village. Environ cinq rues sont totalement ravagées", a affirmé sur place le contrôleur général des pompiers du Pas-de-Calais, Philippe Rigaud.
"Une centaine d'habitations" sont selon lui "concernées". "Les sapeurs-pompiers sont en train de marquer les habitations, de déterminer celles qui risquent de s'effondrer éventuellement, parce qu'il y en a qui sont totalement détruites", a-t-il ajouté.
Le gestionnaire du réseau Enedis était également présent pour rétablir l'électricité, s'occuper des câbles détruits et des pylônes arrachés.
Les villes d'Ô-de-Selle et surtout de Conty, dans la Somme, ont elles aussi été touchées.
Selon le lieutenant-colonel Lionel Tabary, "80 habitations sont impactées, plus ou moins fortement" à Conty et une dizaine de logements sont "inhabitables" dans cette ville de 1.800 habitants.
- "Scène de guerre" -
Il évoque essentiellement des toitures arrachées, des branchages et des débris sur la chaussée. La toiture d'un groupe scolaire "a été soufflée complètement" et la Poste "est inoccupable car la toiture à été décollée".
"Je suis à 35 ans de carrière, je n'ai jamais vu ça dans la Somme", a déclaré le pompier, évoquant "une scène de guerre".
"D'après les témoignages, ça a duré moins de 5 minutes. Certains parlent d'une minute 30 à 2 minutes. Et puis derrière, de la pluie de la grêle. Et après du ciel bleu", a-t-il ajouté.
Près de 3.000 foyers ont par ailleurs été privés d'électricité dans l'Eure après les intempéries, a annoncé la préfecture du département, "principalement à Bernay, Beuzeville, Asnières, Grossoeuvre et Guichainville".
Au total, 64 interventions ont été réalisées par les sapeurs-pompiers. L’événement a nécessité le relogement de cinq adultes et cinq enfants. Des rafales à 136 km/h ont été relevées à Beuzeville.
Les pompiers ont par ailleurs réalisé 107 interventions dans le département du Nord, notamment à Thun St-Amand, Arleux, Warlaing, Erchin et Cantin.
Selon Tristan Amm, prévisionniste à Météo-France, les épisodes de ce type sont extrêmement localisés et "à chaque fois, les rafales dépassent les 100km/h, ce qui est déjà énorme dans l’absolu". Ils se produisent en France "entre 40 et 50 fois par an".
(F.Schuster--BBZ)