Les urgences du CHU de Nantes en grève à partir de dimanche soir
Le personnel des urgences du CHU de Nantes a voté vendredi une grève qui débutera dimanche soir à minuit pour dénoncer leurs conditions de travail, a-t-on appris auprès des syndicats.
"On n'abandonnera pas la population, mais on va avoir besoin des usagers pour dénoncer cette situation: le calibrage des effectifs ne permet plus d'accueillir les patients dans de bonnes conditions", a dénoncé Olivier Terrien, secrétaire général de la CGT au CHU de Nantes.
"Des patients attendent parfois 72 heures sur des brancards, il y a 40 enfants à opérer en chirurgie cardiaque d'ici à la fin de l'année, pour 11 plages opératoires, comment on fait ? On tire au sort ?", s'énerve-t-il contre une direction "autoritaire".
"Les chirurgiens demandent des plages opératoires supplémentaires, la direction refuse et les patients partent en clinique, où le plus gros portefeuille est soigné" regrette-t-il, "c'est le projet de la direction, celui du gouvernement".
Du personnel gréviste assigné par la direction accueillera les patients lundi matin et pendant les vacances scolaires, une période d'effectif restreint, "mais à la rentrée nous prévoyons des actions coups de poings", complète l'aide-soignant de 52 ans.
"Les conditions de travail se dégradent, les collègues sont épuisés, psychologiquement ça ne va pas", selon Stéphane Naulleau, 57 ans, infirmier en chirurgie cardiaque et secrétaire général du syndicat Force ouvrière (FO) au CHU.
"La grogne a commencé il y a quelques jours avec un article dans lequel Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes, disait que le CHU était attractif pour les soignants, qu'il n'y avait pas de fermeture de lits" poursuit le syndicaliste FO, "or 16 lits ont encore été fermés en octobre".
Contactée par l'AFP, la direction n'a pas pu être jointe dans l'immédiat.
M. Terrien compile les chiffres: "L'ARS (Agence régionale de santé, NDLR) elle-même le dit: entre 2015 et 2020, 700 lits de chirurgie ont été fermés, c'est le plus rentable et ce que cherche à absorber le privé, mais aussi 200 en obstétrique, 215 en psychiatrie, 200 en soins de suite et rééducation".
Une situation qui ne va pas s'améliorer avec la construction du futur CHU de l'Île de Nantes "qui donnera lieu à une nouvelle fermeture de 63 lits", prévient-il.
(Y.Berger--BBZ)