La Bourse de Paris se montre très hésitante
La Bourse de Paris hésitait jeudi matin sur fond de montée des rendements obligataires et de nouvelle salve de résultats d'entreprises à analyser dans un contexte de fortes incertitudes.
Après une ouverture plus téméraire que celles de ses consœurs européennes, l'indice parisien CAC 40 repartait à la baisse (-0,12% à 6.032,86 points vers 10H55), après avoir cédé 0,43% la veille.
"L'incertitude et le scepticisme des investisseurs persistent cette semaine, car les perspectives à court et moyen terme restent floues pour la plupart des opérateurs de marché qui évaluent toujours la perspective d'une récession économique provoquée par le cycle actuel de politique agressive des banques centrales", résume Pierre Veyret, analyste chez ActiVtrades.
Après plusieurs séances de hausse, les marchés boursiers ont été coupés dans leur élan mercredi, hésitant entre des résultats d'entreprises optimistes et un contexte macroéconomique toujours plombé par une inflation élevée qui faisait grimper les rendements obligataires.
La baisse de moral dans les salles de marché renvoyait les investisseurs vers le dollar, valeur refuge, ce qui contribuait à accentuer les pressions inflationnistes en dehors des États-Unis et à peser sur les marchés des actions.
Le Livre Beige de la Fed, publié mercredi, deux semaines avant la prochaine réunion monétaire de la banque centrale américaine, a dépeint un ralentissement de l'activité économique aux États-Unis où un vent de "pessimisme" commence à souffler parmi les entrepreneurs et où la hausse des prix reste "élevée".
Les estimations d'inflation font craindre de nouvelles hausses des taux des banques centrales pour endiguer le renchérissement des coûts de la vie.
En Europe, l'inflation est largement imputable à la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine.
Plusieurs propositions de la Commission européenne pour réduire les prix de l'énergie seront examinées jeudi et vendredi lors d'un sommet des chefs d’État et de gouvernement à Bruxelles.
En France, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a affirmé jeudi vouloir ramener l'inflation à 5% début 2023, 4% fin 2023 et 2% courant 2024 mais prévenant qu'en cas de crise "tout pourrait voler en éclats".
Le climat des affaires est resté stable en octobre, indique jeudi l'Insee, qui note que si les perspectives se "détériorent légèrement" dans les services sur un mois, la conjoncture "s'améliore un peu" dans les autres secteurs.
Hermès se pavane partout, Edenred aussi
Le groupe de luxe Hermès (+1,03% à 1.318 euros) a continué à connaître une "belle dynamique" au troisième trimestre 2022 en réalisant 3,14 milliards d'euros de ventes, soit un bond de 32,5% sur un an, toutes les zones géographiques affichant de "très solides performances".
La société française de services prépayés Edenred (+2,75% à 50,08 euros), maison mère de Ticket Restaurant, a à nouveau relevé ses objectifs 2022 au vu d'un "nouveau trimestre de forte croissance" dans tous ses métiers et toutes les zones géographiques où il est présent.
Du rouge pour Pernod Ricard
Le titre Pernod Ricard perdait 1,81% à 176,75 euros malgré une hausse de son chiffre d'affaires de 22% au premier trimestre de son exercice décalé, se plaçant au-dessus des attentes des analystes, soutenu par l'augmentation du prix de ses vins et spiritueux. Le groupe estime que sa croissance devrait continuer à être dynamique sur l'exercice 2022-2023 mais n'a pas chiffré d'objectifs annuels, laissant un peu dans le noir les investisseurs.
(B.Hartmann--BBZ)