Wall Street ouvre en hausse, le rebond technique se poursuit
La Bourse de New York a ouvert en hausse vendredi, toujours portée par le rebond technique amorcé jeudi, même si la plupart des investisseurs ne croient pas à un retournement durable du marché.
Vers 13H50 GMT, le Dow Jones prenait 0,53%, l'indice Nasdaq progressait de 0,09% et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,27%.
Après un plongeon initial jeudi consécutif à la publication d'un indicateur d'inflation américain plus élevé que prévu, Wall Street avait donné un coup de rein inattendu et fini en nette hausse.
Pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, c'est le passage sous un seuil technique majeur, à savoir 3.500 points pour le S&P 500, qui a provoqué le sursaut.
"Il n'y avait aucune raison fondamentale pour que le marché bouge comme il l'a fait hier", a ajouté l'analyste.
"Le marché était survendu, donc je ne serais pas surpris si on voyait un élan acheteur dans les prochaines semaine et un mois d'octobre positif", a commenté Nick Reece, de Merk Investments.
Mais la conviction manque et il s'agirait plutôt "d'un rebond technique, des achats de couverture" par les opérateurs qui avaient joué à la baisse, "une réaction à contre-courant".
Pour Patrick O'Hare, les indices étaient aussi soutenus par les annonces de la Première ministre britannique Liz Truss qui va revenir sur une partie de son plan de soutien à l'économie, qui avait irrité les investisseurs.
La responsable a limogé vendredi son ministre des Finances, Kwasi Kwarteng.
Les quelques indicateurs du jour ont peu influé sur la place new-yorkaise, que ce soit les ventes de détails aux Etats-Unis, stables en septembre sur un mois, ou la baisse des prix à l'importation (-1,2%), également en septembre et sur un mois.
Sur le marché obligataire, les taux étaient stables, après les pics atteints la veille. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait 3,94%, comme la veille.
Pas moins de quatre banques américaines majeures ont publié leurs résultats trimestriels avant Bourse.
Les résultats de JPMorgan Chase (+3,52% à 113,22 dollars), au-dessus des attentes que ce soit pour le chiffre d'affaires ou le bénéfice net, étaient salués. Le PDG Jamie Dimon a néanmoins prévenu: "il y a des vents contraires significatifs directement face à nous", que ce soit l'inflation, le resserrement monétaire en cours ou la guerre en Ukraine.
Son rival Citigroup (+2,44% à 44,00 dollars) a, comme JPMorgan Chase, profité du dynamisme de la banque de particuliers pour compenser la décélération des activités de banque d'investissement, handicapées par un resserrement des conditions de crédit et l'incertitude sur la trajectoire de l'économie.
Tant son chiffre d'affaires que son bénéfice net sont ressortis en baisse, mais supérieurs aux attentes.
Autre établissement bancaire à publier ses résultats vendredi, Wells Fargo (+4,81% à 44,42 dollars) a fait mieux qu'attendu sur son chiffre d'affaires, en partie du fait de la remontée des taux d'intérêt, qui lui permet de restaurer ses marges.
Quant à Morgan Stanley (-2,81% à 77,09 dollars), qui n'a pas de banque de détail, elle a souffert du mauvais climat pour les activités de marché et publié un chiffre d'affaires assez nettement inférieur aux prévisions des analystes.
La chaîne de supermarchés Albertsons reculait (-5,20% à 27,14 dollars) après l'annonce de son rachat par son concurrent Kroger, pour 24,6 milliards de dollars, dette comprise.
Le cours du titre s'alignait sur le prix proposé par Kroger, soit 34,10 dollars, dont sera déduit un dividende exceptionnel de 6,85 dollars, ce qui porte le montant effectivement offert par action à 27,25 dollars. Le mariage va donner naissance à un mastodonte de la grande distribution, avec près de 5.000 magasins et 710.000 employés.
L'assureur santé UnitedHealth (+3,39% à 527,20 dollars), première pondération du Dow Jones (11% de l'indice) paradait après avoir fait état d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice plus élevés que ne le prédisaient les analystes.
Le groupe profite de l'augmentation des tarifs dans le secteur de la santé, qui lui permet d'être parmi les rares entreprises à améliorer sensiblement ses marges en cette période d'inflation galopante.
(T.Renner--BBZ)