Wall Street clôture divisée, à l'issue d'une séance volatile
La Bourse de New York a clôturé de façon divisée une séance volatile mardi, où le Nasdaq a plongé en territoire négatif après que le gouverneur de la Banque d'Angleterre a laissé entendre que les efforts de stabilisation du marché obligataire britannique cesseraient vendredi.
L'indice Dow Jones a grappillé 0,12% à 29.239,19 points, le Nasdaq a perdu 1,10% à 10.426,19 points et le S&P 500 a cédé 0,65% à 3.588,84 points.
Les actions du secteur technologique, très sensibles aux taux d'intérêt alors qu'elles empruntent beaucoup pour leur croissance, ont nettement fléchi après une intervention à Washington du gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey.
La BoE tente de stabiliser ces derniers jours le marché obligataire britannique dont la volatilité met en difficulté les fonds de pension du pays.
Mais le gouverneur a insisté sur le fait que les achats de bons du Trésor par la BoE étaient "temporaires" et que les fonds de pension avaient "trois jours" pour rééquilibrer leurs actifs.
Le Nasdaq a creusé ses pertes après ces propos et la livre sterling a nettement reculé, perdant 0,90% à 1,0955 dollar pour une livre.
"Les actions américaines ont terminé mitigées après s'être repliées à la suite de l'annonce que la Banque d'Angleterre avait fixé un délai de trois jours pour mettre fin à son initiative d'achat d'obligations", soulignaient les analystes de Schwab.
Les échanges avaient déjà été mitigés la majeure partie de la séance, alors que les investisseurs vont guetter mercredi de premières informations sur l'inflation américaine avec les prix de gros.
La publication de l'indice américain des prix à la production pour septembre est en effet prévue mercredi, celle des prix à la consommation attendue jeudi et les ventes au détail vendredi.
La hausse de l'indice CPI d'inflation des prix à la consommation devrait être encore supérieure à 8% en glissement annuel, pour le septième mois consécutif.
Les taux obligataires sur les bons du Trésor américain à dix ans ont repris leur ascension à 3,94% contre 3,88%, proches de leur plus haut en 14 ans.
Pour ajouter à l'humeur générale, le FMI a réduit ses perspectives de croissance mondiale.
"Le pire est à venir et pour beaucoup de gens, 2023 ressemblera à de la récession", a déclaré mardi le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas.
Le Fonds a aussi abaissé ses prévisions de croissance pour la Chine, deuxième économie mondiale, dont l'expansion cette année devrait tomber à 3,2%, la plus faible en quatre décennies.
A la cote, le secteur des services de communication (-1,64%) et des technologies de l'information (-1,52%) a mené la baisse.
Meta (Facebook) a lâché 3,92% à 128,54 dollars, Amazon 1,28% et Netflix a plongé de 6,82%. (-1,30%).
Les titres de l'industrie des semi-conducteurs ont continué d'être à la peine à la suite d'une nouvelle série de restrictions sur la technologie chinoise.
Qualcomm a perdu 3,99%.
Les banques (-1,30%), qui vont commencer à annoncer leurs résultats trimestriels vendredi, ont bu la tasse à l’instar de JPMorgan (-2,89%), Citigroup (-2,76%), Bank of America (-2,90%).
Les grands acteurs de la "gig economy" comme Uber (-10,42%), Lyft (-12,02%) ou le livreur de repas DoorDash (-5,99%) ont dévissé, ébranlés par les projets de l'administration américaine de faire évoluer le statut de salarié des employés de ces compagnies.
American Airlines a pris de la hauteur (+1,74%) après avoir annoncé que ses résultats du troisième trimestre seraient meilleurs qu'attendu grâce à de bonnes ventes autour du Labor Day, un des week-ends fériés les plus populaires aux Etats-Unis.
(O.Joost--BBZ)