La Bourse de Paris se tend de nouveau en pensant à la Fed
La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,82% jeudi, l'euphorie des investisseurs portés par l'espoir d'une politique plus souple de la banque centrale américaine s'étant refermée à la veille du rapport mensuel de l'emploi aux Etats-Unis.
L'indice vedette CAC 40 a reculé de 49,04 points à 5.963,42 points. C'est une deuxième séance de baisse, après -0,90% mercredi, mais l'indice est encore en hausse de 3,02% sur la semaine.
La cote parisienne a tenté un rebond à l'ouverture avant de basculer dans le rouge. La tendance s'est renforcée après des nouvelles déclarations d'un responsable de la banque centrale américaine (Fed), qui a affirmé que l'institution est encore loin de mettre un terme à sa politique restrictive.
"C'était une séance de transition" avant le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, qui sera publié vendredi, a commenté Stéphane Renou, expert en investissements financiers pour Milleis banque.
La Fed se fonde en partie sur la vigueur de l'emploi pour calibrer sa politique monétaire. Un marché du travail tendu dans un contexte de forte hausse des prix lui donne des arguments pour durcir sa politique monétaire afin de faire revenir l'inflation sous contrôle.
"Le niveau de l'inflation actuel justifie qu'on continue" la hausse du taux directeur de la Fed, son principal outil, car "il n'y a pas encore d'inflexion" suffisante sur ce point, continue M. Renou.
Il se montre aussi dubitatif par rapport au rebond du début de semaine, bâti sur des espoirs "trop anticipés" de pivot dans la politique monétaire. "On était au début d'un trimestre, il y a donc eu des phénomènes d'achats et sans doute aussi une chasse aux bonnes affaires", après la chute de fin septembre, souligne-t-il pour expliquer le mouvement.
Sur le marché obligataire, le coût de l'emprunt a augmenté pour les Etats: le taux d'intérêt de la France quand elle s'endette à 10 ans a terminé à 2,68%, alors qu'il était redescendu jusqu'à 2,37% mardi en milieu de journée.
La construction souffre
Bouygues a touché son plus bas niveau depuis un an, perdant 2,16% à 26,32 euros finalement à la clôture, deux jours après la finalisation de son acquisition géante d'Equans, racheté à Engie, également en nette baisse sur le CAC 40 (-2,29% à 11,95 euros).
Le groupe Vinci a aussi cédé 2,56% à 81,56 euros, et le spécialiste du traitement des déchets Veolia 1,79% à 20,34 euros.
Les transports dynamiques
Les entreprises liées aux transports ont davantage résisté que les autres, rebondissant après leur performance de mercredi. Faurecia (+4,37% à 11,94 euros), Air-France-KLM (+2,30% à 1,31 euros), Renault (+0,98% à 29,25 euros).
Eramet dégradée
L'action d'Eramet (-20,18% à 67,85 euros) a lourdement pâti d'une baisse de recommandation passée de "surperformer" à "neutre" sur le titre par Exane BNP Paribas. Depuis le 1er janvier, le titre passe dans le rouge (-5,70%). Dans son sillage, ArcelorMittal a aussi reculé de 4,14% à 20,86 euros.
(B.Hartmann--BBZ)