Wall Street ouvre en ordre dispersé, manque de souffle pour un rebond
La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé mercredi, rassurée par l'intervention de la Banque d'Angleterre pour stabiliser sa monnaie et le coût de sa dette, ainsi que par le repli des taux obligataires américains, mais toujours privée de conviction.
Vers 14H10 GMT, le Dow Jones s'appréciait de 0,05%, l'indice Nasdaq perdait 0,31%, et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,02%.
Mardi, le Dow Jones et le S&P 500 avaient tous deux terminé à leur plus bas niveau de l'année en clôture. Ils restent chacun sur six séances négatives d'affilée.
"Il semble que les nouvelles de Londres aient fait changer le marché de direction, mais je ne suis pas sûr que cela dure", a prévenu Peter Cardillo, de Spartan Capital.
La Banque d'Angleterre a annoncé mercredi qu'elle allait procéder à des achats d'obligations souveraines britanniques sur le marché pour tenter de stabiliser le coût de sa dette, qui s'était envolé ces derniers jours.
La perspective de cette intervention a fait descendre brutalement les taux obligataires britanniques.
Après une nouvelle envolée dans la nuit, le rendement des bons du Trésor américains se détendait aussi nettement. Passé brièvement au-dessus de 4% pour la première fois depuis 12 ans, le taux des emprunts d'Etat américains à 10 ans se contractait violemment, à 3,83%, contre 3,94% la veille.
Pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, "le sentiment que la Fed (banque centrale américaine) serait amenée à faire la même chose (que la Banque d'Angleterre) si le marché obligataire (américain) se détraquait" pourrait expliquer ce repli des rendements américains.
La communication de la banque centrale américaine (Fed), il y a une semaine, avait incité les opérateurs à revoir leurs anticipations en matière d'évolution des taux et à tabler désormais sur une nouvelle hausse de 0,75 point de pourcentage, la quatrième d'affilée, lors de la prochaine réunion.
Mais la crainte renforcée d'une récession à venir a fait évoluer ces prévisions depuis le début de la semaine. Le marché attribue désormais une probabilité quasiment équivalente à un relèvement d'un demi-point (47%) et à une hausse de 0,75 point (53%).
Ce alors que la plupart des membres de la Fed qui se sont exprimés depuis la conférence de presse du président de l'institution, Jerome Powell, ont réaffirmé l'engagement de la Réserve fédérale à lutter contre l'inflation en poursuivant le resserrement monétaire à haute dose.
Coté actions, le souffle manque pour créer les conditions d'un rebond marqué.
"Le marché a souffert, mais il a toujours besoin de capituler, et il ne l'a pas encore fait", a fait valoir Peter Cardillo, en référence à la notion de capitulation, qui voit les derniers investisseurs positionnés à la hausse sortir du marché.
A la cote, Apple décrochait (-4,16% à 145,44 dollars) à la suite de l'information de l'agence Bloomberg selon laquelle le groupe de Cupertino (Californie) a revu à la baisse son objectif de production de l'iPhone 14 d'ici la fin de l'année, faute de demande suffisante.
"Cette mauvaise nouvelle va clairement secouer Wall Street dans un contexte économique fragile et sur un marché nerveux", a anticipé Dan Ives, de Wedbush Securities, dans une note.
Le laboratoire Biogen s'envolait de 35,69% (à 268,39 dollars) après la publication de résultats encourageants pour son nouveau médicament Lecanemab contre la maladie d'Alzheimer, développé conjointement avec le Japonais Eisai. L'étude clinique de phase 3, la dernière avant autorisation de mise sur le marché, montre que le traitement est 27% plus efficace qu'un placebo pour ralentir la progression de la maladie.
Les valeurs bancaires profitaient du reflux des taux obligataires, dont la brutale accélération ces dernières semaines menaçait de réduire la demande de crédit, immobilier notamment. Bank of America (+0,59%), JPMorgan Chase (+0,88%) et Wells Fargo (+0,82%) se redressaient ainsi après une séquence délicate depuis deux semaines.
Après des premiers pas difficiles mardi (-12,14%) pour sa première séance de cotation, LiveWire, la filiale de motos électriques du mythique constructeur américain Harley-Davidson, poursuivait son dérapage incontrôlé et lâchait 12,12% à 7,25 dollars.
(Y.Yildiz--BBZ)