La Bourse de Paris recule, situation tendue sur les taux obligataires et le gaz
La Bourse de Paris a fini mardi à un nouveau plus bas de clôture depuis février 2021, plombée par l'actualité autour du gaz en Europe mais aussi la trajectoire des taux obligataires qui continuent de franchir des sommets.
Après une ouverture en hausse de 0,70% et une grande partie de la séance passée dans le vert, la cote parisienne a flanché en fin de séance, comme la veille. L'indice CAC 40 a perdu 0,27% à 5.753,82 points.
Toutes les places boursières ont enchaîné de nombreuses séances négatives depuis mi- septembre.
"Il y a un vrai triptyque inflation, récession, banques centrales qui domine l'actualité sur les marchés" et "les investisseurs se demandent dans quelle mesure l'économie va pouvoir supporter tout ça", décrypte Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque, interrogé par l'AFP.
Les banques centrales sont déterminées à lutter contre une inflation qui persiste en relevant leurs taux directeurs et en maintenant des conditions financières restrictives l'an prochain, même si la croissance économique doit en pâtir.
Par conséquent, les rendements obligataires sur le marché de la dette souveraine ne cessent de progresser. Le taux français à dix ans, l'échéance qui fait référence, grimpait inexorablement à 2,85%, un niveau plus atteint depuis 10 ans. Au début de l'année, il tournait encore autour de 0,2%.
Les investisseurs, qui craignent que l'économie mondiale entre en récession, pourront mesurer dès le mois prochain l'impact de la hausse des prix et des resserrements rapides des politiques monétaires sur les bénéfices des entreprises.
Nombreux sont les experts à préconiser la patience avant de voir les cotations revenir à des niveaux soutenus, s'attendant encore à des séances volatiles en l'état actuel des choses.
"La situation reste tendue" sur les marchés et l'actualité autour du gaz a contribué à faire fléchir les indices européens, observe l'analyste de Saxo Banque.
Les fuites inexpliquées découvertes sur les gazoducs Nord Stream en mer Baltique "laissent les marchés un peu dubitatifs", la situation énergétique étant un "sujet extrêmement sensible" actuellement.
Technicolor en voit de toutes les couleurs
Les studios de Technicolor, spécialisés dans les effets visuels pour le cinéma, le jeu vidéo, l'animation et la publicité, ont été chahutés par les marchés mardi après leur cotation à la Bourse de Paris, censée permettre de désendetter l'ex-Thomson Multimedia.
Les titres, introduits mardi à près de 2 euros par action pour une valorisation de plus d'un milliard d'euros pour la totalité du groupe, ont fini sur un recul de 4,53% à 1,86 euro après avoir perdu plus de 26% en séance.
TotalEnergies plus forte hausse du CAC 40
L'action du géant pétrolier a gagné 1,74% à 47,85 euros.
Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a annoncé mardi que son groupe allait investir 1 milliard d'euros pour améliorer la performance énergétique de ses entreprises, au moment où un effort de sobriété est demandé au monde économique et aux consommateurs. Par ailleurs, les salariés du groupe en France ont démarré mardi une grève d'au moins trois jours pour réclamer notamment une hausse de leurs salaires.
Kering pénalisé par une note
Le titre du géant du luxe a perdu 3,10% à 458,40 euros, pénalisé par la dégradation d'une recommandation de Barclays sur le titre de "surpondérer" à "pondérer".
(A.Berg--BBZ)