TotalEnergies: environ 70% des salariés des raffineries françaises en grève, selon la CGT
Les salariés de TotalEnergies en France ont démarré mardi une grève d'au moins trois jours pour réclamer notamment une hausse de leurs salaires, à l'appel de la CGT qui a fait état d'une mobilisation de 70% des effectifs présents, un chiffre que la direction du groupe n'a pas commenté.
"On appelle à ne sortir aucun produit des raffineries et de la pétrochimie, là où la CGT est implantée", a déclaré à l'AFP Benjamin Tange, délégué syndical central CGT du raffinage pétrochimie de TotalEnergies en France.
Parmi les principaux sites concernés: la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), les raffineries Normandie au Havre, de Donges (Loire-Atlantique), Carling (Moselle), Feyzin (Rhône) et Oudalle (Seine-Maritime), ainsi que les dépôts de carburants de Grandpuits (Seine-et-Marne) et de Flandres (Nord).
A La Mède, le mouvement social était suivi par 80% des salariés, se traduisant "par le blocage de toutes les entrées et sorties de produits de la raffinerie", a indiqué à l'AFP Fabien Cros, secrétaire (CGT) du Comité économique et social (CSE).
En volume, cela équivaut selon lui à "environ une centaine de camions-citernes qui ne sortent pas, sans compter les produits normalement envoyés par train ou directement par pipeline".
"Quand on fait le ratio, on peut dire qu'il y a un peu plus de 70% de grévistes (par rapport aux effectifs présents) chez les opérateurs de production aujourd'hui", a déclaré à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe, qui a rappelé que l'appel était cantonné dans un premier temps aux raffineries et dépôts de carburants.
Contactée par l'AFP, la direction du groupe a indiqué avoir, en prévision du mouvement, "anticipé les mesures logistiques nécessaires afin de pouvoir approvisionner normalement son réseau de stations-service et ses clients."
Elle a rappelé que les salariés français du socle social commun "ont bénéficié de mesures salariales représentant une augmentation moyenne de 3,5% en 2022", et ajouté que "des négociations vont démarrer dès le mois de novembre", soit deux mois plus tôt qu'habituellement, "afin de voir comment les salariés pourront bénéficier des résultats générés par TotalEnergies".
- En ligne de mire -
Outre une "revalorisation salariale immédiate à hauteur de 10% pour l'année 2022", la CGT réclame le "dégel des embauches" en France et "un plan massif d'investissements" dans l'Hexagone, a rappelé M. Tange, soulignant que ces revendications avaient déjà été à l'origine de mouvements le 24 juin et le 28 juillet derniers.
Une partie des employés touchent des salaires "extrêmement faibles et il y a besoin de les revaloriser à hauteur de ce que le groupe dégage comme bénéfices", a souligné le responsable syndical, qui espère "une mobilisation très forte", afin de continuer à peser les jours suivants.
En dehors des perturbations dans l'approvisionnement des stations en carburants, il a estimé que la production des raffineries pourrait connaître une baisse des débits de 20 à 30%, en cas de forte mobilisation.
TotalEnergies emploie en France 35.000 salariés, en comptant ses filiales.
Au-delà de TotalEnergies, une réunion de négociations sur les salaires au niveau de la branche pétrole était prévue mardi, laquelle a échoué, selon M. Sellini.
Les salariés des raffineries devraient être rejoints par la suite par les autres sites du groupe, avec en ligne de mire la journée d'action dans l'ensemble des secteurs économiques jeudi, à l'appel de la CGT et de Solidaires.
TotalEnergies a réalisé d'énormes bénéfices au deuxième trimestre 2022, profitant à plein de la hausse des cours du pétrole et du gaz, qui a suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
(S.G.Stein--BBZ)