Wall Street ouvre en hausse, stimulée par la baisse des taux obligataires
La Bourse de New York a ouvert en hausse mardi, prête à un rebond après plusieurs séances dans le rouge, à la faveur de déclarations d'un membre de la banque centrale américaine (Fed), d'une baisse des taux obligataires et d'une chasse aux bonnes affaires.
Vers 13H55 GMT, le Dow Jones gagnait 0,95%, l'indice Nasdaq prenait 1,67% et l'indice élargi S&P 500 s'appréciait de 1,26%.
Lundi, Dow Jones et S&P 500 avaient terminé la journée au plus bas de l'année en clôture. Le premier était même entré en "bear marker", un seuil important pour les traders, qui signifie qu'il a perdu au moins 20% depuis son pic, début janvier.
Les investisseurs ont relevé les déclarations du président de l'antenne de Chicago de la Fed, Charles Evans, qui s'est dit "nerveux" à l'idée d'enchaîner les hausses massives du taux directeur de la Réserve fédérale (Fed) sans faire de pause pour en évaluer l'impact sur l'économie.
"C'est la première fois depuis des mois qu'un membre de la Fed donne un petit espoir au marché", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services, tout en rappelant que Charles Evans est connu pour ses positions accommodantes sur le plan monétaire.
Pour le gérant, le rebond s'explique aussi par la capacité du S&P 500 à s'appuyer sur certains seuils techniques pour repartir vers le haut.
Après cinq séances de baisse consécutive, Wall Street a aussi été stimulée par des achats à bon compte, qui ont notamment bénéficié aux plus grosses capitalisations de la Bourse de New York.
Les six premières capitalisations du Nasdaq, qui pèsent plus de 40% de l'indice, s'affichaient toutes en progression, que ce soit Apple (+1,87%), Microsoft (+1,01%), Amazon (+1,37%), Alphabet (+0,87%), Tesla (+4,01%) ou Meta (+0,94%).
"Dans un marché +survendu+, qui baisse tous les jours, il y a toujours des rebonds", a souligné Gregori Volokhine, sans que ce coup de rein ne présage pour autant de la trajectoire des indices à moyen terme.
Autre illustration, les valeurs les plus volatiles de la cote décollaient, de Coinbase (+6,70%) à Lucid (+4,94%), en passant par AMC (+7,34%), Nvidia (+3,10%) ou Uber (+5,24%).
"Il va y avoir un rebond", a jugé Patrick O'Hare, de Briefing.com, "mais sa capacité à tenir jusqu'à la clôture pourrait dépendre grandement du marché obligataire et des changes".
Après une ascension très soutenue, les taux obligataires observaient leur première détente prononcée depuis des semaines. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans, qui avait atteint lundi un sommet de 12 ans, se contractait mardi à 3,89%, contre 3,92% la veille.
Plus ostensible encore, le recul du taux à 2 ans, à 4,26% contre 4,34% lundi.
L'analyste de Goldman Sachs Christian Mueller-Glissmann a estimé mardi que si les actions avaient longtemps bénéficié du fait qu'il existait peu d'alternatives d'investissement dans le contexte actuel, les obligations étaient désormais plus attractives.
Pour Gregori Volokhine, le fait que les grandes maisons de Wall Street se montrent très pessimistes quant aux actions indique qu'elles ont déjà vendu. "C'est dans ces moments-là que de vrais rebonds peuvent se mettre en place", dit-il.
Les opérateurs ont aussi bien accueilli la publication des commandes de biens durables pour août, qui ont diminué de 0,2% aux Etats-Unis, moins que le recul de 0,5% attendu par les économistes.
Même si l'inflation tronque quelque peu l'évolution des commandes, "il est tout de même encourageant de voir l'activité manufacturière demeurer plutôt vigoureuse dans ce contexte macroéconomique", a réagi Oren Klachkin, d'Oxford Economics, dans une note.
(L.Kaufmann--BBZ)