La Bourse de Paris prolonge sa baisse face au durcissement monétaire
La Bourse de Paris prolongeait sa baisse vendredi matin (-0,55%) après une avalanche de hausses des taux directeurs de plusieurs banques centrales qui a renforcé les craintes de récession et avec elles, l'aversion pour le risque.
À 10H20, l'indice CAC 40 lâchait 0,55% à 5.885,84 points. La cote parisienne se dirigeait pour l'heure vers une perte hebdomadaire de plus de 3%.
Les investisseurs continuent "à évaluer le plan agressif de la Réserve fédérale américaine pour éradiquer l'inflation et ses implications pour la croissance économique mondiale", note John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.
Les actions semblent de moins en moins attirer les investisseurs depuis que la Réserve fédérale américaine (Fed) et de nombreuses banques centrales dans le monde sont passées à l'offensive contre une inflation déchaînée en remontant cette semaine encore leurs taux directeurs afin de freiner la hausse des prix par une baisse de la demande.
Mercredi, la banque centrale américaine a relevé de 0,75 point de pourcentage son principal taux directeur, comme en juin et juillet, faisant aussi comprendre qu'il y aurait d'autres hausses à venir jusqu'à ce qu'elles viennent enfin à bout de l'inflation.
"Il n'y a donc aucune ambiguïté sur la direction de la politique monétaire pour les mois à venir. Non seulement les hausses vont se poursuivre, mais celles-ci se feront à pas rapide", résume Sebastian Paris Horvitz, analyste de LBPAM.
Prendre le fléau de l'inflation à bras le corps pourrait être perçu comme rassurant, mais "vu l'ampleur du resserrement monétaire et la dynamique de décélération de l'économie déjà en cours, le risque est bien une conjoncture économique bien plus dégradée", redoute l'expert.
Les élections législatives en Italie de dimanche seront également surveillées de très près par les marchés, préoccupés par une victoire apparemment inéluctable de Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d'Italia.
Ce rendez-vous politique "va probablement maintenir la pression à la baisse sur l'euro", note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Sur la cote, TF1 (-0,23% à 6,43 euros) a annoncé faire appel de la décision du tribunal de commerce de Paris qui a débouté les chaînes de TF1 qui demandaient le rétablissement de leur diffusion au sein du service satellite TNT Sat du groupe Canal +.
(T.Renner--BBZ)