Wall Street ouvre en baisse, plombée par les taux et prudente avant la Fed
La Bourse de New York a ouvert en baisse mardi, toujours effrayée par la remontée des taux et en position d'attente avant le verdict de la banque centrale américaine (Fed), qui devrait relever son taux directeur mercredi.
Vers 14H10 GMT, le Dow Jones reculait de 1,15%, l'indice Nasdaq perdait 0,80% et l'indice élargi S&P 500 abandonnait 1,10%.
Comme la veille, a relevé Patrick O'Hare, de Briefing.com, Wall Street restait orientée par la flambée des taux obligataires, qui s'alignent à marche forcée sur les nouvelles anticipations de politique monétaire de la Fed.
Les investisseurs voient désormais l'institution relever son taux directeur de 2 points de pourcentage d'ici à la fin de l'année, contre 1,25 point il y a un mois.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,56%, une première depuis 11 ans.
Quant au taux à 2 ans, qui reflète davantage les anticipations de politique monétaire, il n'était plus qu'à un souffle du seuil symbolique de 4%, qu'il n'a plus franchi depuis octobre 2007.
Sauvé d'une nouvelle séance dans le rouge lundi par une chasse aux bonnes affaires, le secteur de la technologie pliait de nouveau sous le poids de cette explosion des taux obligataires.
Très dépendante des conditions de crédit de financement pour soutenir sa croissance, la tech est plus sensible à leur durcissement que d'autres domaines d'activités.
Amazon, Alphabet, Meta ou Nvidia étaient ainsi tous en mauvaise posture. Seul Apple tirait son épingle du jeu, les analystes de Wedbush Securities faisant état du ryhtme "rapide" des ventes du nouvel iPhone 14, arrivé sur le marché en fin de semaine dernière.
L'autre sujet de préoccupation du jour était évidemment la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed, qui se tient mardi et mercredi à Washington.
Les opérateurs tablent, plus que jamais, sur un relèvement de 0,75 point de pourcentage du taux directeur de la banque centrale américaine, qui le porterait à une fourchette allant de 3% à 3,25%.
"La Fed continue de rendre le marché nerveux", a commenté Peter Cardillo, de Spartan Capital. Pour l'analyste, davantage que le taux, les investisseurs attendent le communiqué et la conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell, pour y chercher "des indices sur le prochain mouvement".
"Tant que cette incertitude n'est pas levée, le marché va continuer sur sa lancée et alterner hausses et baisses au fil des séances", a prévenu Peter Cardillo.
La place new-yorkaise est aussi sensible aux avertissements sur résultats d'entreprises, "qui commencent à devenir plus fréquents", a relevé l'analyste.
Lundi, après Bourse, Ford Motors (-9,45% à 13,52 dollars) a signalé que ses résultats du troisième trimestre devraient souffrir d'une augmentation de ses coûts d'un milliard de dollars. Le constructeur a néanmoins confirmé sa prévision de résultat net avant impôt et intérêts sur l'ensemble de l'exercice.
Vendredi, le groupe de messageries FedEx (-1,63% à 160,24 dollars) avait déjà publié, de façon anticipée, des résultats inférieurs aux attentes, évoquant un ralentissement de ses volumes partout dans le monde.
A la cote, le spécialiste de la technologie appliquée au secteur de la santé Change Healthcare bondissait (+6,71% à 27,18 dollars) après la validation, par un juge fédéral de Washington, de son rachat par UnitedHealth (-1,40% à 516,24 dollars), que le ministère américain de la Justice voulait empêcher par crainte d'une distorsion de concurrence.
L'avertissement de Ford pesait sur son grand rival General Motors (-4,87% à 39,38 dollars).
L'équipementier sportif Nike reculait (-3,40% à 103,56 dollars) après un abaissement de recommandation des analystes de Barclays, évoquant des stocks trop élevés et un ralentissement de la demande en Chine.
Le temps restait couvert pour l'univers des cryptomonnaies, dans ce contexte de prudence généralisée, et Coinbase (-3,63%), Block (-1,68%) ou Riot Blockchain (-2,53%) en faisaient les frais.
(Y.Yildiz--BBZ)