Wall Street clôture en baisse, entraînée par les grosses capitalisations
La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, entraînée par le repli des grosses capitalisations technologiques et une série d'indicateurs mitigés.
Le Dow Jones a perdu 0,56%, l'indice Nasdaq a lâché 1,43% et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 1,13%.
"Le marché a essayé de rebondir, mais s'est heurté à la résistance des vendeurs", ont commenté, dans une note, les analystes de Briefing.com.
Les indices ont oscillé en début de séance, faisant plusieurs allers-retours entre rouge et vert, avant de reculer franchement en deuxième partie de journée.
Pour les analystes de Briefing.com, ils ont été entraînés par plusieurs des capitalisations géantes de Wall Street, que ce soit Apple (-1,89%), Microsoft (-2,71%) ou Amazon (1,77%), qui pèsent, à eux trois, quelque 30% de l'indice Nasdaq.
"La tendance reste à la baisse", estime Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "Dans un +bear market+ (marché qui a perdu plus de 20% par rapport à son pic), on voit des décrochages surprise, et c'est exactement ce qui se passe ici."
L'instabilité des indices a été accentuée par la perspective de l'arrivée à échéance, vendredi, des options sur actions et indices, ainsi que des contrats dits futures sur indices, différents contrats à terme qui pèsent plusieurs milliards de dollars.
Cet événement, appelé journée "des trois sorcières", occasionne souvent un surcroît de volatilité à Wall Street.
Avant l'ouverture, Wall Street avait été prise sous un déluge d'indicateurs macroéconomiques contrastés, qui "ont suscité une réaction mitigée des opérateurs", selon les analystes de Briefing.com.
Attendues stables, les ventes de détail sont ressorties en hausse de 0,3% en août, mais hors ventes de véhicules, elles ont accusé un recul de 0,3% sur un mois.
Quant aux nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, elles ont enregistré un nouveau recul, le cinquième d'affilée.
Côté inflation, le sujet du moment, les prix à l'importation ont baissé de 1% sur un mois, moins que le 1,2% qu'anticipaient les économistes.
L'indice d'activité des régions de Philadelphie et de New York se sont tous deux contractés.
Pour autant, même si les chiffres commencent à montrer un ralentissement de l'économie américaine, "il n'y a rien là-dedans qui laisse penser que la Fed (banque centrale américaine) va changer de trajectoire", selon Adam Sarhan.
Les opérateurs tablent ainsi sur une hausse de 0,75 point de pourcentage du taux directeur de la Fed la semaine prochaine et s'attendent même désormais à un relèvement de deux points d'ici décembre, contre un point et demi il y a une semaine.
Les marchés actions ont aussi été échaudés par la remontée des taux obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,44%, contre 3,40% la veille.
A la cote, la filiale d'assurance-vie et d'épargne d'AIG (+0,56%), Corebridge, a fait ses premiers pas à Wall Street jeudi, à l'occasion de la plus importante introduction de l'année à New York.
La compagnie, qui a perdu 1,28% pour sa première séance, a levé 1,7 milliard de dollars et est désormais valorisée environ 13,3 milliards de dollars.
Adobe a été lourdement pénalisé (-16,79% à 309,13 dollars) après l'annonce du rachat, pour 20 milliards de dollars dont la moitié en actions, de la plateforme de design collaboratif Figma, qui était devenu l'un de ses concurrents majeurs.
Gap (-3,64% à 9,00 dollars) a très mal vécu l'annonce de Kanye West, aujourd'hui rebaptisé Ye, qu'il mettait fin unilatéralement à son partenariat avec l'enseigne de prêt-à-porter, qu'il accuse de ne pas avoir respecté ses engagements contractuels.
Netflix a poursuivi sa remontée (+5,02 à 235,38 dollars), après que le Wall Street Journal a indiqué que la plateforme comptait atteindre, d'ici au troisième trimestre 2023, 40 millions d'utilisateurs de sa formule d'abonnement avec publicité, dont le lancement est prévu début novembre.
(L.Kaufmann--BBZ)