La Bourse de Paris assombrie par les perspectives monétaires
La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,04% jeudi, plombée par les secteurs du luxe, des technologies et de l'énergie, dans un contexte d'incertitudes économiques et de hausse des taux obligataires.
L'indice vedette CAC 40 a perdu 64,57 points à 6.157,84 points, à l'issue de sa troisième séance consécutive de baisse dans la foulée de la publication mardi des chiffres de l'inflation américaine pour août, qui sont ressortis supérieurs aux attentes et ouvrent la voie à une forte hausse des taux de la banque centrale américaine (Fed) lors de sa réunion dans une semaine.
Cette perspective met le marché dans un "sentiment d'attente et d'incertitude", constate Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuilles chez Mirabaud France.
"Une hausse de 100 points de base est présente dans les esprits, ce qui est plutôt rassurant car si la Fed opte pour un relèvement de 75 points de base", le marché pourrait se détendre légèrement, estime M. Rozier.
En France, l'inflation a atteint 5,9% sur un an au mois d'août, a indiqué jeudi l'Insee.
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau s'attend à voir les taux de la Banque centrale européenne remonter à un niveau "neutre" près de 2% d'ici décembre, avant d'aller plus loin en fonction de l'inflation.
La semaine dernière, la BCE a décidé de relever ses taux de 75 points de base, du jamais vu depuis 1999, et a prévenu que d'autres hausses de taux suivraient.
En plus des politiques monétaires, "beaucoup de choses empêchent les investissements de long terme de se positionner", affirme M. Rozier, qui cite notamment "la météo, une incertitude notable pour cet hiver car à dix degrés près cela change la trajectoire de croissance".
Les perspectives économiques moroses faisaient baisser les prix du pétrole, d'environ 3,5% vers 16H25 GMT, entraînant les valeurs énergétiques comme TotalEnergies (-2,40% à 50,03 euros).
Les taux élevés pénalisent la tech et le luxe
Les taux souverains atteignent des niveaux très élevés sur le marché obligataire, dans le sillage des anticipations par les investisseurs d'une forte hausse des taux de la Fed.
Cette tendance pesait sur le secteur technologique qui a besoin de taux faibles pour financer sa croissance et sur les entreprises du luxe qui risquent de voir leurs bénéfices valorisés plus faiblement.
Dassault Systèmes a perdu 4,07% à 36,41 euros, Capgemini 3,98% à 171,20 euros et Atos 4,52% à 8,78 euros.
Hermès a cédé 3,86% à 1.245,50 euros, Kering 2,87% à 504,20 euros et LVMH 1,96% à 641,40 euros.
Arthur Sadoun reconduit à la tête de Publicis
Le groupe Publicis a annoncé que la reconduction pour une durée de quatre ans du mandat d'Arthur Sadoun en qualité de PDG avait été approuvée lundi par le conseil de surveillance. L'action a gagné 1,69% à 52,84 euros.
Pierre et Vacances finalise sa restructuration
Le numéro un européen des résidences de loisirs, Pierre et Vacances, a réussi sa restructuration financière qui doit permettre au groupe créé dans les années soixante par Gérard Brémond de se désendetter et de prendre un nouveau départ. L'action a reculé de 3,28% à 1,24 euros.
(O.Joost--BBZ)