Etats-Unis: Biden devrait échapper à une grève majeure du rail, après un "accord de principe"
L'administration Biden devrait éviter une grève majeure du fret ferroviaire aux Etats-Unis à la fin de la semaine, à moins de deux mois des élections de mi-mandat, après "un accord de principe" signé entre les compagnies ferroviaires et les syndicats.
Le président Joe Biden, qui aurait eu beaucoup à perdre avec une telle grève, recevait les négociateurs jeudi, à partir de 11H00 (15H00 GMT), dans le bureau ovale de la Maison-Blanche.
Ce traitement inhabituel témoigne de son soulagement, et lui permet de mettre en avant le soutien aux syndicats qu'il affiche régulièrement.
"L'accord de principe conclu cette nuit est une victoire importante pour notre économie et le peuple américain", avait salué la Maison-Blanche dans un communiqué publié tôt jeudi matin.
"Ces employés du rail vont être mieux payés, obtenir de meilleures conditions de travail et pouvoir garder l'esprit tranquille à propos de leurs dépenses de santé, tout cela durement acquis", ajoute la présidence dans ce texte.
L'exécutif américain s'est fortement impliqué pour empêcher une grève, qui aurait perturbé les chaînes d'approvisionnement des entreprises américaines et les voyages, alors que les Américains font déjà face à une très forte inflation. Une situation malvenue juste avant les élections.
- Augmentation de salaire -
"Ces accords de principe évitent un éventuel arrêt de travail le vendredi 16 septembre", a précisé dans un communiqué l'organisation représentant les transporteurs ferroviaires de fret américains, le NCCC. Ils doivent désormais être ratifiés "par les membres des syndicats".
Signés par trois syndicats, qui représentent au total 60.000 travailleurs du rail, ils prévoient "une augmentation de salaire de 24% au cours de la période de cinq ans allant de 2020 à 2024 - avec une augmentation de salaire de 14,1% avec effet immédiat - et cinq paiements forfaitaires annuels de 1.000 dollars", détaille le NCCC.
Les entreprises concernées et les deux syndicats représentant principalement les conducteurs de trains avaient été convoqués à une réunion au ministère du Travail mercredi matin, et avaient déjà été contactés à plusieurs reprises par M. Biden ou ses représentants.
Les conséquences d'une telle grève pour l'économie américaine auraient été majeures, alors que la chaîne d'approvisionnement reste fortement perturbée, entre production ralentie à cause du Covid-19 et un manque de main-d’œuvre toujours très important.
"Notre chaîne d'approvisionnement est entièrement interdépendante", et une grève nationale aurait donc été "une menace sérieuse pour la sécurité économique et nationale de notre pays", a souligné le président de l'association des transporteurs routiers américains (American Trucking Associations), Chris Spear, jeudi dans un communiqué.
- 7.000 trains à l'arrêt -
La compagnie publique Amtrak, qui, anticipant la grève, avait annulé tous les trajets grandes lignes pour ses passagers à partir de jeudi, a indiqué, suite à cette annonce, qu'elle "travaille à remettre en service rapidement les trains annulés".
La fédération représentant les patrons du secteur avait prévenu que si la grève commençait effectivement vendredi à minuit, cela mettrait à l'arrêt 7.000 trains et pourrait coûter deux milliards de dollars par jour. Et les entreprises du fret avaient commencé dès lundi à prendre des dispositions pour le transport de matériaux dangereux.
Le plus gros syndicat agricole aux Etats-Unis avait de son côté appelé mercredi le Congrès à agir, soulignant que le transport de céréales par camion ou par bateau ne pouvait pas remplacer le transport par train.
D'autres organisations locales de transports de passagers avaient aussi prévenu, comme Virginia Railway Express, qui relie des villes du nord de l'Etat de Virginie à la capitale fédérale Washington, qu'elles devraient suspendre des lignes quand la grève débuterait.
Les revendications des syndicats menaçant de faire grève ne portaient pas tant sur les salaires que sur les dispositions autour des jours de congés et congés maladies, les employés se plaignant de devoir parfois travailler sur de longues périodes faute de personnel suffisant.
(K.Müller--BBZ)