Wall Street ouvre en hausse, rebond technique après le cauchemar de mardi
La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, sur un rebond technique au lendemain d'une séance noire qui a vu les indices plonger après la publication d'un indicateur d'inflation plus élevé que prévu.
Vers 15h50, le Dow Jones gagnait 0,40%, l'indice Nasdaq prenait 0,58%, et l'indice élargi S&P 500 engrangeait 0,54%.
"On a été massacré hier parce que le chiffre d'inflation n'était pas bon et que la Fed (banque centrale américaine) va probablement devoir davantage relever ses taux qu'elle ne le prévoyait", a expliqué Karl Haeling, de la banque LBBW. "Et c'était tellement énorme qu'aujourd'hui on a un rebond technique."
Mardi, le Nasdaq a perdu le quatrième plus grand nombre de points de son histoire en une journée, tandis que le Dow Jones a connu sa septième pire séance selon ce paramètre.
Au lendemain de la publication de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, dont le niveau plus élevé que prévu a affolé Wall Street, un autre indicateur est venu confirmer que l'inflation était loin d'avoir dit son dernier mot.
Les prix à la production, ou prix de gros, ont certes diminué de 0,1% sur un mois en août, comme attendu, mais l'indice hors alimentation et énergie a lui progressé de 0,4%, plus que prévu (0,3%).
"Les prix à la production continuent à monter à un rythme rapide, bien supérieur à la cible" définie par la banque centrale américaine (Fed) d'environ 2% d'inflation, a réagi Rubeela Farooqi, du cabinet High Frequency Economics.
Pour autant, M. Haeling relevait que Wall Street réagissait plutôt bien au chiffre global qui, contrairement à la veille, n'a pas réservé de mauvaise surprise.
Les analystes encourageaient néanmoins à ne rien lire dans l'ouverture de Wall Street de plus qu'une inflexion technique.
"Les opérateurs sont encore en état de choc et essayent de comprendre jusqu'où va aller la Fed et à quel niveau vont descendre l'économie et les résultats d'entreprises sous l'effet d'une politique monétaire restrictive", estime Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note.
Le marché obligataire continuait de digérer la perspective d'une trajectoire encore plus raide de la Fed. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans montait légèrement, à 3,44%, contre 3,40% la veille.
- Starbucks recherché -
Le taux à 2 ans, plus réactif aux changements d'anticipations de politique monétaire, a inscrit un nouveau sommet de presque 15 ans, à 3,83%.
A la cote, Starbucks était recherché (+4,45% à 91,75 dollars) après le relèvement, mardi, de ses prévisions de croissance sur la période 2023-2025. La chaîne de cafés table désormais sur une fourchette de 7 à 9% de hausse annuelle de son chiffre d'affaires à périmètre comparable, contre 4 à 5% jusqu'ici.
Les compagnies ferroviaires commençaient à sentir le vent du boulet, à deux jours d'une échéance cruciale, qui pourrait déboucher sur une grève massive d'une partie du personnel roulant. CSX (-2,79%), Canadian National (-0,51%) et Union Pacific (-3,35%) faisaient ainsi marche arrière.
La décision du câblo-opérateur Comcast de doubler son enveloppe dédiée aux rachats d'actions, à 20 milliards de dollars, était saluée par la place new-yorkaise (+1,11% à 33,83 dollars).
Malgré le timide rebond des indices, une certaine aversion pour le risque persistait sur le marché et pénalisait notamment le secteur des cryptomonnaies, au diapason du bitcoin, qui a perdu près de 10% depuis lundi.
Le spécialiste des paiements Block, très investi dans la chaîne de blocs ("blockchain"), technologie sur laquelle sont bâties les cryptomonnaies, était fui (-4,71%), tout comme Riot Blockchain (-2,10%).
Par extension, les valeurs les plus volatiles de la cote, parmi les grands noms de Wall Street, peinaient à se remettre de la séance de mardi, à l'instar du fabricant de cartes graphiques Nvidia (-1,04%), du spécialise des semi-conducteurs AMD (-0,84%) et de Meta, maison mère de Facebook (-1,12%), qui a encore enregistré mercredi un plus bas depuis le début la pandémie de coronavirus, en mars 2020.
(Y.Yildiz--BBZ)