Le nouvel incendie en Gironde potentiellement criminel, 1.800 hectares brûlés
Après les gigantesques feux de l'été, les flammes continuent de faire des ravages en Gironde, où un nouvel incendie, potentiellement d'origine criminelle, a déjà parcouru 1.800 hectares depuis lundi et provoqué l'évacuation de plusieurs centaines de personnes.
Le sinistre est toujours en cours mardi sur la commune de Saumos, un village situé dans le sud du Médoc, entre la station balnéaire de Lacanau, sur la côte Atlantique, et l'agglomération bordelaise, où des records mensuels de température ont été battus lundi.
Une enquête judiciaire a été ouverte sur l'origine de l'incendie.
"Aucune piste n’est écartée même si la thèse criminelle est privilégiée", a indiqué à l'AFP le parquet de Bordeaux mardi après-midi, tout en précisant que des "investigations complémentaires" sont "pour l'heure impossibles compte tenu du feu" qui fait rage.
Quatre maisons ont brûlé, ainsi que quelques granges et véhicules, et environ 540 personnes ont été évacuées depuis lundi soir, dans le centre-bourg de Saumos et des hameaux de la commune voisine de Sainte-Hélène, selon le dernier bilan des autorités.
"Les habitants ne peuvent pas revenir chez eux pour l'instant", a déclaré mardi en fin de matinée le sous-préfet de Lesparre-Médoc, Fabrice Thibier, lors d'un point-presse, expliquant redouter un vent de sud qui pourrait propager le feu "sur des zones où l'on a des points sensibles à défendre".
En début d'après-midi, "tous les moyens aériens ont été dirigés" vers un nouveau départ de feu à Vendays-Montalivet, une station balnéaire à 40 km au nord, où 75 hectares de forêt avaient déjà brûlé la semaine précédente, ont indiqué les pompiers.
Des renforts venus des départements voisins et d'autres régions ont porté le nombre de pompiers mobilisés à près de 700, appuyés par 200 véhicules et des moyens aériens: trois Canadair, deux Dash, un hélicoptère bombardier d'eau lourd et un léger.
"Au début, on n'a pas voulu évacuer mais quand un coup de vent a ramené les flammes et que j'ai commencé à avoir des braises de partout, du coup j'ai préféré évacuer. Là, je suis un peu sous le choc, je n'ai plus de logement", témoigne Marc Cloet, un habitant de Saumos.
"On s'inquiète car la tête de feu est à Saint-Hélène", a souligné sur place Lionel Montillaud, le maire de cette commune voisine, où 20 foyers ont été évacués et une maison a brûlé. "La météo annoncée semble mauvaise avec le vent, on met un maximum de moyens sur cette tête de feu pour la noyer."
"La plupart ont été accueillis dans leur famille sur d'autres communes, chez des amis, dans des gîtes locaux. Huit personnes ont dormi sur des tatamis. D'autres communes nous envoient des lits au cas où", a poursuivi l'élu.
- Vague de chaleur -
Au cours d'un été marqué par une sécheresse historique, des feux majeurs avaient déjà brûlé 30.000 hectares en juillet et en août en Gironde, à La Teste-de-Buch, au bord du Bassin d'Arcachon, et à Landiras, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bordeaux au cœur du massif des Landes de Gascogne.
Fin août, un étudiant de 19 ans, pompier volontaire en Gironde, a également été mis en examen et écroué pour "destruction par incendies", soupçonné de 31 départs de feu dans le nord du Médoc, à une soixantaine de kilomètres au nord de Saumos.
Dans les Landes, un autre incendie plus petit, qui a détruit 45 hectares de pins lundi en fin de journée à Herm au nord-ouest de Dax, a été fixé mardi matin, selon les pompiers.
Les pompiers redoutaient la journée de lundi en raison d'une nouvelle vague de chaleur, due à une remontée d'air chaud depuis le Maroc, selon Météo-France.
Des records mensuels de température, vieux parfois d'un demi-siècle, ont été battus dans plusieurs communes. Le thermomètre a dépassé les 40 degrés par endroits dans les Landes et il a fait 37,5°C à Bordeaux, du jamais vu depuis 1987.
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(K.Lüdke--BBZ)