Orpea annonce une baisse de ses marges, le titre dévisse encore
Le groupe de maisons de retraites privées Orpea a vu son excédent brut d'exploitation (Ebitda) baisser au premier semestre, à près de 18% au lieu de quelque 24% un an plus tôt, du fait de l'inflation et de la fin des subventions publiques liées au Covid.
Dans les premiers échanges à la Bourse de Paris, le titre chutait de 18,06% à 17,18 euros. Depuis le début du scandale lié à la publication du livre "les Fossoyeurs", en janvier, le titre a perdu 80%.
Dans le détail, un tiers de la chute de la marge Ebitda s'explique par la "réduction substantielle des compensations relatives à la Covid-19 reçues dans les différents pays, que la progression du taux d'occupation du groupe entre les deux périodes n'a pas permis de compenser", a expliqué le groupe dans un communiqué lundi portant sur des "indicateurs financiers préliminaires non audités".
Un autre tiers s'explique par le fait que les comptes du premier semestre 2021 incluaient des "montants importants de produits spécifiques" non récurrents, comme des reprises de provisions, qui n'ont pas été reconduits en 2022.
Et le dernier tiers est imputable aux conséquences de l'inflation, a expliqué le directeur financier Laurent Lemaire: le prix des denrées alimentaires a augmenté de 15% et celui de l'énergie d'environ 50%, des hausses de prix que le groupe ne peut pratiquement pas répercuter dans ses tarifs facturés aux résidents, en tout cas à court terme.
Dans le détail, la marge Ebitda s'affiche à 17,9% contre 24,1% au premier semestre 2021. Les marges en valeur absolue n'ont pas été communiquées. Orpea annoncera ses résultats financiers consolidés complets pour le premier semestre 2022 le 28 septembre au soir.
En juillet, le groupe avait publié son chiffre d'affaires du premier semestre, évalué à 2,3 milliards d'euros, en hausse de 11,7%. Ce montant a entretemps été réévalué à 2,295 millions, soit 17 millions d'euros de moins, "du fait d'un changement d'approche comptable sur une entité qui n'est plus prise en compte dans le périmètre de consolidation", a précisé Orpea lundi.
Le groupe présent dans 23 pays et qui gère plus de 350 établissements en France est dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête "Les Fossoyeurs", qui l'accuse de maltraitances envers les résidents, de fraudes comptables et de pratiques contestables en matières de ressources humaines.
La justice a ouvert en avril une enquête préliminaire pour maltraitance institutionnelle et infractions financières, à la suite d'un signalement par le gouvernement.
Le nouveau directeur général, Laurent Guillot, a précisé lundi qu'il présenterait "à l'automne" des "grandes orientations" en vue d'engager une "transformation de l'entreprise et le retour à des pratiques durablement restaurées".
(H.Schneide--BBZ)