La Bourse de Paris timorée avant la BCE
La Bourse de Paris se positionnait prudemment jeudi matin (+0,12%) avant les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) qui devrait durcir encore les conditions financières pour tasser l'inflation qui ronge la zone euro.
Après une ouverture en hausse, l'indice parisien CAC 40 grappillait 0,12% à 6.113,42 points à 10H15, après avoir clôturé proche de l'équilibre la veille.
Enjeu de la semaine pour les investisseurs européens, la BCE devrait accélérer jeudi le resserrement de sa politique monétaire face à une inflation extrême (9,1% sur un an en août en zone euro).
Une décision sur les taux est attendue à 12H15 GMT, suivie d'une conférence de presse de la présidente Christine Lagarde à 12H45 GMT.
En juillet, la BCE avait été ferme en annonçant par surprise une hausse de 50 points de base, quand 25 points étaient attendus. Cette fois, les opérateurs s'attendent à ce qu'elle frappe même peut-être plus fort.
"Une hausse des taux de 75 points de base sera un signal fort. Mais si l’euro ne se redresse pas durablement dans la foulée face au dollar américain, cela signifiera certainement que les investisseurs ne croient pas à une sortie de crise rapide en zone euro", souligne Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomie chez Saxo Bank.
Quelque soit l'ampleur du durcissement monétaire choisi, "la réalité, c'est que la BCE a assez peu de marge de manœuvre pour faire face à la crise énergétique", estime l'expert pour qui "à très court terme, le seul moyen pour éviter la récession ou limiter son ampleur, c’est de mettre en place de coûteux plans de soutien aux entreprises et aux ménages".
Les actions ont souffert depuis la mi-août, les investisseurs craignant qu'en voulant durcir les conditions financières pour tasser l'inflation, les banques centrales risquent peut-être de trop freiner l'économie et de provoquer la récession.
L'incertitude géopolitique, la crise énergétique et la prolongation du confinement anti-Covid à Chengdu, l'une des plus grandes villes de Chine, incitent à la prudence.
La Chine plombe le luxe
Les valeurs du luxe étaient affectées par la stratégie sanitaire en Chine : Hermès lâchait 0,86% à 1.265 euros, LVMH cédait 0,53% à 638 euros.
Atos miné par une dégradation
Le titre du groupe informatique Atos faisait les frais (-15,53% à 8,76 euros) d'une dégradation de recommandation de Goldman Sachs à "vendre", selon l'agence Bloomberg.
(O.Joost--BBZ)