Wall Street termine en baisse, la morosité l'emporte une nouvelle fois
La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, morose face à la crise énergétique en Europe et la perspective de nouvelles hausses de taux aux Etats-Unis où l'économie fait mieux que résister.
Le Dow Jones a perdu 0,55%, à 31.145,30 points, l'indice Nasdaq a cédé 0,74%, à 11.544,90 points, et l'indice élargi S&P 500 a abandonné 0,41%, à 3.908,19 points.
Le Nasdaq a enregistré sa septième séance de repli consécutif, une première depuis près de six ans (novembre 2016).
"Le marché continue de réagir (au discours du président de la banque centrale américaine Jerome Powell) il y a deux semaines", a fait valoir Andy Kapyrin, de Regent Atlantic, avec la perspective d'une poursuite du resserrement monétaire accéléré, entamé au printemps.
L'impression a été renforcée par l'indice ISM d'activité dans les services aux Etats-Unis en août, qui est ressorti à un niveau bien plus élevé qu'attendu, à 56,9% contre 55,5% anticipé.
"Les services continuent à croître malgré des pressions importantes" qui favorisent un ralentissement, ont commenté les économistes de Pantheon Macroeconomics.
Pour Andy Kapyrin, l'indice ISM mais plus encore le rapport mensuel sur l'emploi américain publié vendredi laissent imaginer qu'un atterrissage en douceur de l'économie américaine est encore possible, ce qui valide la stratégie de la Réserve fédérale et lui donne latitude pour remonter encore davantage ses taux.
Les investisseurs accordent désormais une probabilité de 74% à une hausse de 0,75 point de pourcentage du taux directeur de la banque centrale américaine (Fed) lors de sa prochaine réunion des 21 et 22 septembre.
La tendance s'est confirmée sur le marché obligataire, où les taux ont pris de la hauteur. Le rendement des emprunts d'Etat américains a retrouvé son plus haut niveau depuis mi-juin, à 3,35%, contre 3,18% vendredi (lundi était férié aux Etats-Unis).
La perspective d'un environnement de taux plus élevés explique, en bonne partie, le nouveau recul du Nasdaq, car les sociétés du secteur technologique doivent emprunter massivement pour financer leur croissance.
Amazon (-1,10%), Alphabet (-1,10%) mais plus encore les fabricant de semi-conducteurs comme AMD (-1,89%) ou Intel (-2,75%) ont été les plus touchés parmi les poids lourds la cote.
Wall Street a aussi été plombée par l'aggravation de la crise énergétique en Europe, marquée par le report de la réouverture du gazoduc Nord Stream 1, qui assure l'essentiel des approvisionnements de l'Europe en gaz russe.
Au tableau des valeurs, le véhicule coté Digital World Acquisition Corp (DWAC), qui doit fusionner avec le groupe de médias de Donald Trump, abritant notamment le réseau social Truth Social, a décroché (-11,44% à 22,13 dollars) alors que se tenait mardi une assemblée générale extraordinaire.
DWAC demande à ses actionnaires de repousser d'un an la date limite pour finaliser la fusion, mais l'annonce des résultats a été finalement repoussée à jeudi.
La chaîne de pharmacies CVS a limité ses pertes (-0,71% à 98,73 dollars), après l'annonce de l'acquisition du réseau de professionnels de santé Signify (+1,15%), spécialisé dans les visites à domicile, pour environ 8 milliards de dollars. L'enseigne cherche à se diversifier et à augmenter son offre de soins.
Les compagnies de gestion et d'acquisition de terrains à potentiel minier ou pétrolier Sitio Royalties (-1,55%) et Brigham Minerals (-4,66%) reculaient après avoir annoncé leur prochaine fusion, qui va donner naissance à un groupe valorisé 4,8 milliards de dollars.
La chaîne d'articles ménagers Bed Bath & Beyond, qui traverse une passe difficile, était malmenée (-18,42% à 7,04 dollars) après le suicide, vendredi, de son directeur financier, Gustavo Arnal, au terme d'une semaine noire pour le groupe.
L'entreprise va fermer 150 magasins, réduire ses effectifs de 20% et emprunter 500 millions de dollars.
(H.Schneide--BBZ)