Wall Street toujours dans le rouge après quatre séances de pertes
Wall Street évoluait dans le rouge jeudi après quatre séances consécutives de pertes, dans l'attente des chiffres américains de l'emploi pour août vendredi.
L'indice Dow Jones cédait 0,78%, le Nasdaq, à forte concentration technologique, abandonnait 1,49% et le S&P 500 1,04%, vers 14H15 GMT.
Mercredi, le Dow Jones avait perdu 0,78% à 31.378,00 points, l'indice Nasdaq, 0,56% à 12.199,75 points, et l'indice élargi S&P 500, 0,88% à 3.935,00 points.
"Le week-end du Labor Day approche à grands pas mais le marché boursier continue sa course pleine d'obstacles, par manque de conviction des acheteurs", affirmait Patrick O'Hare dans une note alors que les marchés américains seront fermés lundi pour observer le jour férié de la fête du travail aux États-Unis.
"D'ordinaire le premier jour d'un nouveau mois apporte de l'argent frais sur le marché boursier mais jusqu'à présent les entrées de capitaux n'affluent guère en septembre", notait l'analyste.
D'autant plus que les investisseurs attendent le chiffre crucial des créations d'emplois et du chômage pour août vendredi.
Les analystes misent sur 300.000 nouvelles embauches et un taux de chômage stable à 3,5% après les chiffres très forts de juillet (un demi-million de créations d'emplois) qui avaient surpris le marché.
Si le rapport sur l'emploi devait être plus fort que prévu, "cela renforcerait probablement les arguments en faveur d'une troisième hausse consécutive des taux d'intérêt de la Réserve fédérale de 75 points de base" plus tard dans le mois, soulignait encore Patrick O'Hare.
"Le marché du travail reste au centre des préoccupations, car de plus en plus d'entreprises, en particulier les startups technologiques, parlent de licenciements", indiquait pour sa part Art Hogan de B.Riley Wealth Management.
Mais lui aussi craignait qu'"un rapport solide sur l'emploi suscite une autre réaction du type +ce qui est une bonne nouvelle pour l'économie est une mauvaise nouvelle pour les marchés+".
"Cela vient de l'idée que plus les données sont bonnes, plus la Réserve fédérale se sentira enhardie à être agressive dans sa lutte contre l'inflation", expliquait l'analyste.
Le marché obligataire se tendait nettement, les taux sur les bons du Trésor américain à dix ans grimpant à 3,27% un nouveau plus haut depuis mi-juin. Ceux à deux ans s'inscrivaient aussi en hausse à 3,51%.
– Confinements en Chine –
Sur le front des indicateurs, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont reculé à 232.000 à la surprise des analystes, montrant un marché de l'emploi toujours tendu.
L'indice d'activité manufacturière ISM pour août, s'il reste proche de ses bas niveaux depuis 2020, s'est inscrit mieux que prévu à 52,8%. Le Nasdaq a creusé sa perte immédiatement après la publication de cet indice pourtant meilleur qu'attendu.
À l'international, les mauvaises nouvelles venaient de la Chine où la cité de Chengdu, une métropole de plus de 20 millions d'habitants dans le sud-ouest du pays, fait l'objet d'un confinement, dans le cadre de la stricte politique de Pékin de tolérance zéro vis-à-vis du Covid-19.
Ces paralysies d'activité font craindre pour la demande mais aussi pour le bon fonctionnement de la chaîne d'approvisionnement, particulièrement dans les composants électroniques.
Les cours du pétrole chutaient, le baril de pétrole américain WTI glissant bien en dessous de la barre des 90 dollars.
À la cote, le fabricant de semi-conducteurs Nvidia chutait de 8,65% à 137,88 dollars à 14H15 GMT après avoir indiqué que de nouvelles limitations américaines dans l'exportation vers la Chine de puces utilisées pour les outils d'intelligence allaient affecter ses ventes.
Son concurrent AMD se repliait de 4,83%.
Micron Technology reculait plus faiblement de 2,76%. Le fabricant de semi-conducteurs, qui avait annoncé 40 milliards de dollars d'investissements futurs aux Etats-Unis, va investir 15 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années pour construire une usine de fabrication de puces mémoire à Boise, dans l'Idaho (nord-ouest des États-Unis).
Le groupe agro-alimentaire Campbell Soup déclinait de 5,78% malgré des résultats pour le 4e trimestre en ligne avec les prévisions mais en net recul sur un an.
(L.Kaufmann--BBZ)