Wall Street encore en baisse, faute de données nouvelles
La Bourse de New York a enchaîné une quatrième séance de baisse consécutive mercredi, incapable de mettre derrière elle les propos fermes du président de la banque centrale américaine (Fed), faute de nouvelles données d'importance.
Le Dow Jones a perdu 0,78%, l'indice Nasdaq, 0,56%, et l'indice élargi S&P 500, 0,88%.
Tout comme mardi, après un début prometteur, dans le vert, Wall Street s'est essoufflée au fil de la séance, avant de replonger.
Le S&P est retombé mercredi à son plus bas niveau depuis plus d'un mois.
"Nous avons besoin de plus de données" pour impulser une nouvelle dynamique à la place new-yorkaise, qui n'en finit pas de digérer les déclarations volontaristes du président la Fed, Jerome Powell, vendredi, selon Jack Ablin, de Cresset Capital.
Les opérateurs n'ont pas tiré de conclusions de l'enquête mensuelle du cabinet ADP, qui a montré que le secteur privé avait créé 132.000 emplois en août, quasiment un tiers des 315.000 prévus par les économistes.
"Je ne pense pas que les chiffres ADP nous en disent beaucoup sur le rapport sur l'emploi de vendredi", a tempéré Jeffrey Roach, chef économiste de LPL Financial, pour qui il pourrait s'agir d'une "fausse alerte".
Le rapport ADP est ainsi souvent considéré comme peu fiable et décorrélé des statistiques publiées par le ministère du Travail, attendues vendredi.
Aucun des autres indicateurs mineurs publiés mercredi n'a eu de poids sur Wall Street.
"Aujourd'hui, on est dans un marché où les mauvaises nouvelles (de l'économie américaine) sont considérées comme de bonnes nouvelles", car elles ouvrent la possibilité d'une Fed moins dure sur le plan monétaire, a expliqué Jack Ablin.
"Mais pour l'instant, il n'y a pas beaucoup de mauvaises nouvelles", a-t-il constaté.
Plusieurs données macroéconomiques attendues jeudi et vendredi, dont le rapport mensuel sur l'emploi, pourraient ainsi faire remuer les indices.
Mais jusqu'à nouvel ordre, "les vendeurs sont clairement aux manettes", affirme Adam Sarhan, de 50 Park Investments.
Le cabinet CFRA voit même Wall Street flirter de nouveau avec les plus bas de l'année, enregistrés en juin, septembre étant traditionnellement le pire mois de l'année pour les actions.
Après avoir fini la séance précédente en net repli, Snap s'est envolé (+8,69% à 10,88 dollars) grâce à l'annonce de la suppression de 20% de ses postes et d'un recentrage stratégique, bien accueilli par les analystes.
La communication de la maison mère de Snapchat a bénéficié à Meta (+3,67% à 162,93 dollars), seul parmi les géants de la cote à ne pas terminer dans le rouge.
Le fabricant d'ordinateurs et imprimantes HP a dévissé (-7,68% à 28,71 dollars) après avoir fait état d'un chiffre d'affaires bien inférieur aux attentes. Le groupe s'est aussi montré prudent sur le trimestre en cours, en raison de "vents contraires".
La holding de prêt-à-porter PVH (-10,49% à 56,25 dollars), qui regroupe notamment les enseignes Calvin Klein et Tommy Hilfiger, a elle aussi été sanctionnée après la publication d'un chiffre d'affaires en-deçà des prévisions des analystes.
Le groupe prévoit de diminuer de 10% le nombre de ses salariés des fonctions support et administratives, mentionnant, lui aussi, des "vents contraires".
La chaîne d'articles ménagers Bed Bath & Beyond plongeait (-21,30% à 9,53 dollars), entraînée par une série d'annonces mercredi avant l'ouverture.
Le groupe va fermer 150 magasins, réduire ses effectifs de 20%, emprunter 500 millions de dollars, et a déposé un document réglementaire lui permettant de procéder rapidement à une augmentation de capital.
(U.Gruber--BBZ)