Wall Street s'enfonce dans le rouge après plusieurs indicateurs
La Bourse de New York se repliait mardi après la publication d'indicateurs alimentant l'idée que la banque centrale américaine allait devoir continuer à serrer la vis pour tenter de contrôler l'inflation.
Les indices avaient pourtant débuté la séance dans le vert, rebondissant après deux séances plombées par des commentaires sur l'inflation du patron de la banque centrale américaine (Fed).
Mais vers 15H00 GMT, l'indice Dow Jones reculait de 0,89%, le Nasdaq de 1,27% et le S&P 500 de 1,11%.
Le président de la Fed, Jerome Powell, avait clairement indiqué en fin de semaine dernière qu'il était prêt à prendre les mesures nécessaires pour atténuer la hausse des prix, quitte à ce qu'elles affectent l'économie, ce qui a agité les investisseurs. Les acteurs du marché avaient espéré qu'après un rapide relèvement des taux cette année, la Fed commencerait bientôt à adoucir sa politique monétaire.
Les indices, après avoir perdu plus de 3% vendredi, se sont encore repliés lundi: le Dow Jones a lâché 0,57% à 32.098,99 points, le Nasdaq, à forte concentration technologique, a perdu 1,02% à 12.017,67 points et le S&P 500 a cédé 0,67% à 4.030,61 points.
Mardi matin à Wall Street, l'évolution des indices a été guidée dans un premier temps par "la volonté des investisseurs de profiter de ce repli pour racheter à un prix moins élevé", a avancé Patrick O'Hare de Briefing.
Mais le rebond (+0,33% pour le Dow Jones et le S&P 500 au début des échanges, +0,63% pour le Nasdaq) s'est rapidement essoufflé et les indices ont encore plus clairement piqué du nez après la parution de données macro-économiques.
Un premier indicateur, l'indice Case-Schiller sur les prix des maisons, a montré que ces prix commençaient à se tasser (+18% en juin sur les douze derniers mois, soit moins qu'en mai et moins qu'attendu), "ce qui est une bonne chose" au regard de l'inflation, a relevé Gregori Volokhine, gérant de portefeuilles chez Meeschaert Financial Services.
Mais un autre indice, calculé par le Conference Board, a montré que la confiance des consommateurs aux Etats-Unis était repartie à la hausse en août après trois mois de baisse.
Cela "pourrait aider à soutenir les dépenses", a commenté dans un communiqué Lynn Franco, directrice principale des indicateurs économiques au Conference Board. Ce qui n'aiderait pas à faire baisser les prix. Et Mme Franco souligne que "l'inflation et les hausses de taux supplémentaires constituent toujours des risques pour la croissance économique à court terme".
- Emplois vacants -
Des chiffres publiés par le ministère américain du Travail ont de leur côté montré que le nombre d'emplois vacants aux Etats-Unis restait à un niveau très élevé, à 11,2 millions. Un signe que le marché du travail reste très tendu et que les employeurs doivent probablement offrir des salaires plus élevés pour attirer les candidats.
"Pour que Jerome Powell, qui a eu un discours très ferme, puisse justifier une nouvelle hausse de 75 points de base des taux, il faut que ces statistiques aillent dans le bon sens pour lui", a estimé M. Volokhine. "Ce n'est malheureusement pas toujours ce qu'on voit. On est un peu entre deux chaises en ce moment."
Du côté des valeurs, la chaîne de magasins d'appareils électroniques Best Buy montait de 3,62%, après la publication de résultats trimestriels pourtant en demi-teinte. Les ventes du groupe ont reculé de 12,8% entre mai et juillet et son bénéfice net a été divisé par plus de deux. Mais les résultats sont supérieurs aux attentes et au-dessus de ceux de la même période en 2019, avant la pandémie, remarque Neil Saunders de Global Data.
"Cela dit, il est indéniable que Best Buy surfe sur les montagnes russes de la demande imprévisible des consommateurs – et, malheureusement, la période actuelle n'est pas propice à l'achat d'appareils électroniques", ajoute le spécialiste.
Parmi les autres valeurs du jour, Twitter reculait de 0,92% alors qu'Elon Musk a invoqué dans une nouvelle lettre les accusations formulées par l'ancien chef de la sécurité de l'entreprise, Peiter Zatko, pour justifier avec des arguments complémentaires l'abandon de son projet de rachat, annoncé initialement début juillet.
Une autre chaîne de magasins, celle consacrée aux articles de maison Bed Bath and Beyond, reculait de 4,57% après avoir débuté la séance en nette hausse, à la veille d'une présentation sur la stratégie du groupe par la direction.
(T.Burkhard--BBZ)