Wall Street hésite après deux séances dans le rouge
La Bourse de New York évoluait autour de l'équilibre peu après l'ouverture mardi, hésitant sur la direction à suivre après deux séances plombées par des commentaires sur l'inflation du patron de la banque centrale américaine (Fed), tout en gardant un œil sur les indicateurs.
Vers 14H00 GMT, et après avoir débuté la séance dans le vert, l'indice Dow Jones reculait de 0,05% et le S&P 500 de 0,12%. Le Nasdaq grappillait de son côté 0,04%.
Le président de la Fed, Jerome Powell, avait clairement indiqué en fin de semaine dernière qu'il était prêt à prendre les mesures nécessaires pour atténuer la hausse des prix, quitte à ce qu'elles affectent l'économie, ce qui a agité les investisseurs.
Les indices, après avoir perdu plus de 3% vendredi, se sont encore repliés lundi, le Dow Jones ayant lâché 0,57% à 32.098,99 points, le Nasdaq, à forte concentration technologique, ayant perdu 1,02% à 12.017,67 points et le S&P 500 ayant cédé 0,67% à 4.030,61 points.
Mardi matin, l'évolution des indices a été surtout guidée dans un premier temps par "la volonté des investisseurs de profiter de ce repli pour racheter à un prix moins élevé", estime Patrick O'Hare de Briefing
Ils ont aussi été aidés en ce sens selon lui par la baisse des prix de l'énergie, dont la valeur élevée pèse sur la croissance.
Pour Gregori Volokhine, gérant de portefeuilles chez Meeschaert Financial Services, les acteurs de Wall Street gardent toutefois un œil acéré sur les indicateurs du jour et leur éventuelle influence sur la politique de la Fed.
Un premier indicateur, l'indice Case-Schiller sur les prix des maisons, a déjà montré que ces prix commençaient à se tasser (+18% en juin sur les douze derniers mois, soit moins qu'en mai et moins qu'attendu), "ce qui est une bonne chose" au regard de l'inflation, souligne M. Volokhine.
Doivent aussi être publiés dans la journée des indicateurs sur la confiance des consommateurs et le nombre d'emplois vacants dans le pays.
"Pour que Jerome Powell, qui a eu un discours très ferme, puisse justifier une nouvelle hausse de 75 points de base des taux, il faut que ces statistiques aillent dans le bon sens pour lui", remarque le gérant de portefeuilles. "Ce n'est malheureusement pas toujours ce qu'on voit. On est un peu entre deux chaises en ce moment."
Du côté des valeurs, la chaîne de magasins d'appareils électroniques Best Buy montait de 5,25%, après la publication de résultats trimestriels pourtant en demi-teinte. Les ventes du groupe ont reculé de 12,8% entre mai et juillet et son bénéfice net a été divisé par plus de deux. Mais les résultats sont supérieurs aux attentes et au-dessus de ceux de la même période en 2019, avant la pandémie, remarque Neil Saunders de Global Data.
"Cela dit, il est indéniable que Best Buy surfe sur les montagnes russes de la demande imprévisible des consommateurs – et, malheureusement, la période actuelle n'est pas propice à l'achat d'appareils électroniques", ajoute le spécialiste.
Parmi les autres valeurs du jour, Twitter reculait de 1,37% alors qu'Elon Musk a invoqué dans une nouvelle lettre les accusations formulées par l'ancien chef de la sécurité de l'entreprise, Peiter Zatko, pour justifier avec des arguments complémentaires l'abandon de son projet de rachat, annoncé initialement début juillet.
Une autre chaîne de magasins, celle consacrée aux articles de maisons Bed Bath and Beyond, bondissait de 6,30% à la veille d'une présentation sur la stratégie du groupe par la direction.
(P.Werner--BBZ)