Wall Street clôture en baisse, encore dans le sillage de la Fed
La Bourse de New York a clôturé en légère baisse lundi, toujours dans le sillage du mouvement de repli intervenu vendredi après les déclarations bellicistes envers l'inflation du patron de la Fed, Jerome Powell.
Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a lâché 0,57% à 32.098,99 points, le Nasdaq, à forte concentration technologique, a perdu 1,02% à 12.017,67 points et le S&P 500 a cédé 0,67% à 4.030,61 points.
"Les actions américaines ont continué de baisser après la forte chute de la semaine dernière provoquée par les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, lors de son discours à Jackson Hole", rappelaient les analystes de Schwab.
"Au cours du symposium de la Fed, M. Powell a signalé que les entreprises et les ménages pourraient +souffrir+ alors que la Banque centrale poursuit sa politique monétaire agressive et qu'elle reste fermement déterminée à rétablir la stabilité des prix", ont-ils ajouté.
Wall Street avait effacé tous ses gains d'août vendredi après que Jerome Powell, à Jackson Hole (Wyoming), a catégoriquement douché les espoirs d'un adoucissement de la politique monétaire de la Fed dans un avenir proche.
"Il est apparu résolu à utiliser des taux d'intérêt élevés et à ne pas les réduire rapidement à l'avenir, même si cela entraîne des difficultés pour les ménages", a expliqué Patrick O'Hare de Briefing.com.
Pour l'analyste, "M. Powell n'a pas jeté un verre d'eau au visage de Wall Street. Il lui a versé un seau d'eau glacée !"
L'idée d'un coût de l'argent plus cher à l'avenir avec la hausse des taux grevant les perspectives de financement et de résultats des entreprises, notamment dans le secteur de la technologie, plombait de nouveau les indices, particulièrement le Nasdaq.
Apple a terminé en baisse de 1,37%, Meta de 1,61% et Tesla de 1,14%.
Le repli du titre du spécialiste de la relation clients et de l'informatique à distance Salesforce (-3,04%) a pesé sur le Dow Jones de même que celui de l'action de 3M (-2,04%), empêtré dans de multiples procès liés à des bouchons d'oreilles défectueux destinés aux militaires.
- Réaction exagérée ? -
Mais pour Peter Cardillo de Spartan Capital, "la réaction négative de vendredi était surdimensionnée même si un peu de nervosité est restée sur le marché lundi".
"La Fed en réalité n'a rien dit de nouveau si ce n'est qu'elle va continuer à combattre l'inflation. On n'a pas eu d'indice sur quel type de hausse elle prévoyait pour septembre", a affirmé l'analyste à l'AFP qui pense que le marché devrait pouvoir se relever de ces bas niveaux.
Les rendements obligataires sur les bons du Trésor à 10 ans, qui évoluent en sens inverse du prix des obligations, se tendaient fortement, à 3,11%.
Quant aux taux à deux ans, à 3,46% en matinée, ils ont atteint leur plus haut niveau depuis 2007.
L'indice VIX, témoignant de la volatilité du marché, a recommencé à grimper depuis vendredi pour atteindre son plus haut niveau depuis mi-juillet.
Tous les secteurs du S&P, sauf l'énergie (+1,54%) et les services d'utilité publique comme l'électricité (+0,25%) ont évolué dans le rouge lundi.
L'immobilier (-0,87%), très sensible à la hausse des taux, de même que les technologies de l'information (-1,28%) ont guidé la baisse.
Le calendrier économique est resté léger lundi tandis que la saison des résultats s'achève.
Digérant encore les propos du président de la Réserve fédérale, les investisseurs se préparaient à se positionner pour le rapport macroéconomique très attendu de la fin de la semaine: les chiffres officiels de l'emploi américain pour août, qui seront annoncés vendredi.
Après le bond totalement inattendu des créations d'emplois en juillet à plus d'un demi-million, les analystes tablent sur 300.000 nouvelles embauches en août, un chiffre encore solide.
(O.Joost--BBZ)