La Bourse de Paris tremble encore du discours de Jerome Powell
La Bourse de Paris reculait de 1,40% dans les premiers échanges lundi, après une baisse nette vendredi dans la foulée du discours du président de la banque centrale américaine qui a douché les espoirs d'une politique monétaire plus souple.
L'indice vedette CAC 40 perdait 88,10 points à 6.186,16 points vers 09H30. Vendredi, il avait perdu 1,68%, concluant la semaine sur une perte de 3,41%, sa pire performance en deux mois.
Les gains de l'été sur la cote parisienne s'évaporent à mesure que la rentrée approche: les investisseurs avaient espéré que la plus puissante banque centrale du monde, la Réserve fédérale américaine, amorce un pivot et ait la main plus légère sur les hausses des taux directeurs au cours de la fin de l'année, comptant sur le dépassement du pic de l'inflation aux Etats-Unis.
Mais vendredi, il n'a même pas fallu dix minutes pour que Jerome Powell ramène les courtiers de leurs illusions. Dans un court discours "d'une rare clarté et froideur" et "qui fera date", il "n'a rien révélé de nouveau, mais a mis l'accent sur la souffrance à laquelle feront face les ménages américains dans un proche futur", estime John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.
Il faudra encore plusieurs semaines de données qui vont dans le sens de la Fed sur le front de l'inflation ou de l'emploi pour qu'elle se décide à relâcher la pression. La politique monétaire restrictive, qui correspond à un niveau de taux élevé, devrait durer "un certain temps", a notamment martelé M. Powell.
Isabel Schnabel, la représentante de la Banque centrale européenne au symposium de Jackson Hole (Wyoming), la grand-messe annuelle des banquiers centraux, a également tenu une ligne dure contre l'inflation, affirmant que les banques centrales se devaient d'agir "même au risque d'une croissance plus faible et d'un chômage plus élevé".
Cette détermination faisait aussi gonfler les taux d'intérêt pour les Etats sur le marché de la dette: l'intérêt pour l'emprunt à 10 ans français montait nettement pour atteindre 2,14%, revenant proche de ses plus hauts niveaux de l'année (2,38% en clôture le 14 juin).
L'agenda des indicateurs économiques est pauvre lundi, mais va s'animer les jours suivant avec les chiffres de l'inflation en zone euro, les estimations définitives des indicateurs d'activité PMI pour le mois d'août et le rapport mensuel de l'emploi aux Etats-Unis.
Valneva se place en dose de rappel
Le laboratoire franco-autrichien a publié lundi de nouveaux résultats pour son vaccin anti-Covid, notamment des premiers résultats positifs comme dose de rappel. Son titre était l'un des rares à surnager à la cote (+3,44% à 9,57 euros), même si les déboires dans la distribution du vaccin ont contribué à la chute de 60% de la valorisation du cours depuis le début d'année.
Le luxe patine
Les valeurs du luxe, poids lourds de la cote parisienne, lestaient l'indice lundi: LVMH perdait 2,11% à 654,90 euros, Kering 2,00% à 518,30 euros et Hermès 1,98% à 1.310 euros.
(Y.Yildiz--BBZ)