Wall Street termine, prudente, en petite baisse avant une intervention du patron de la Fed
La Bourse de New York a clôturé en petite baisse mardi, dans un marché d'août, prudent et très peu fourni, dans l'attente de l'intervention du président de la Banque centrale américaine vendredi qui pourrait préciser si la Fed entend continuer à avoir la main lourde sur les taux d'intérêt.
Selon des résultats définitifs, le Dow Jones a abandonné 0,47% à 32.909,59 points, l'indice Nasdaq a stagné à 12.381,30 points et l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,22% à 4.128,73 points.
"Les investisseurs sont prudents avant le forum de la banque centrale de la Réserve fédérale (Fed) à Jackson Hole", ont indiqué les analystes de Wells Fargo évoquant le symposium annuel des banquiers centraux très attendu qui commence jeudi dans la station de montagnes du Wyoming.
"Le discours du président de la Fed, Jerome Powell, vendredi, sera à l'honneur, les acteurs du marché s'attendant largement à ce que ses commentaires soient bellicistes, réitérant la nécessité de nouvelles hausses des taux d'intérêt pour juguler l'inflation", ont-ils ajouté.
Même anticipation pour Jack Ablin, directeur des investissements à Cresset Capital: "Tout le monde est focalisé sur le discours de vendredi."
"Les investisseurs se préparent à entendre des propos stricts de la part du patron de la Fed", a ajouté le spécialiste pour l'AFP.
"Les contrats à terme sur les fonds fédéraux anticipent des taux plus hauts et même un membre de la Fed, qui se range normalement plutôt du côté des colombes (moins favorable à une politique monétaire stricte), comme Neel Kashkari récemment, a indiqué que les taux iraient plus loin que ce que le marché attend", a indiqué M. Albin.
Sur le marché des changes, l'euro continuait d'évoluer sous la parité face au dollar, au plus bas depuis 20 ans, à 0,9967 dollar pour un euro vers 20h10 GMT.
Quant au marché obligataire, il voyait les taux sur les bons du Trésor américain à dix ans se tendre à 3,05%.
- L'immobilier souffre -
Au rang des données macroéconomiques, les ventes de maisons neuves aux Etats-Unis en juillet ont encore plongé pour le sixième mois d'affilée, faisant craindre qu'une mauvaise passe s'installe pour le marché immobilier dans ce contexte de renchérissement des crédits immobiliers.
Elles sont tombées au plus bas depuis 2016 chutant de 12,6% par rapport à juin et de presque 30% sur un an. "Le marché du logement est en plus mauvaise posture que la Fed ne veut bien le croire", a commenté Ian Shepherdson de Pantheon Macroeconomics.
Quatre secteurs du S&P sur onze se sont maintenus dans le vert, emmenés par l'énergie (+3,62%), alors que les cours du brut ont terminé en forte hausse.
L'immobilier (-1,45%), les services de santé (-1,39%), les services de communication (-0,71%) étaient à la traîne.
Le titre de Twitter a plongé de 7,32% à 39,86 dollars alors que son ex-chef de la sécurité a accusé le réseau social d'avoir dissimulé des vulnérabilités de son système de protection et menti sur sa lutte contre les faux comptes. Ces péripéties pourraient apporter de l'eau au moulin d'Elon Musk dans sa querelle judiciaire sur son rachat avorté de Twitter. Son groupe Tesla gagnait 2,26% à 889,36 dollars.
La chaîne de grands magasins Macy's a avancé de 3,73% malgré l'abaissement de ses projections de ventes et de profits sur l'année. L'enseigne a annoncé des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu, éclusant des stocks trop nombreux par une série de promotions.
Les chaînes concurrentes comme Kohl (+2,09%), Nordstrom (+1,04%) ont profité de l'élan.
Zoom, le spécialiste de la visioconférence, a chuté de 16,54% à 81,32 dollars alors que ses résultats du deuxième trimestre n'ont pas été à la hauteur des attentes et que la société a abaissé ses projections de revenus annuels.
Zoom, qui est valorisé en Bourse à 24 milliards de dollars, prévoit désormais un chiffre d'affaires annuel autour de 4,40 milliards au lieu de 4,55 milliards précédemment pour son exercice décalé 2023.
(P.Werner--BBZ)