Wall Street évolue prudemment en attendant les propos du patron de la Fed
La Bourse de New York restait prudente mardi, évoluant en ordre dispersé dans l'attente de l'intervention du président de la Banque centrale américaine vendredi.
Vers 14H05 GMT, l'indice Dow Jones lâchait 0,12%, le Nasdaq avançait de 0,36% et le S&P 500 grappillait 0,14%.
Les indices avaient chuté lundi, déjà inquiets sur l'attitude de la Fed. Le Dow Jones avait abandonné 1,91%, à 33.063,61 points, l'indice Nasdaq, 2,55%, à 12.381,57 points, et l'indice élargi S&P 500, 2,14%, à 4.137,99 points.
"Les marchés ont commencé la semaine sur une note amère, avec leur pire performance en deux mois", soulignait Art Hogan de B. Riley Wealth.
Le Dow Jones comme le S&P 500 ont en effet accusé leur plus forte chute sur une séance depuis le 16 juin.
Entre temps, le marché avait connu un joli rebond, porté par des résultats d'entreprises trimestriels meilleurs qu'anticipé et par un certain optimisme envisageant un changement de ton pour une politique monétaire plus souple à l'avenir.
Le S&P 500, indice le plus représentatif du marché américain, avait rebondi de 17% et le Nasdaq, à dominante technologique, de 22% par rapport à leurs bas niveaux de juin.
"On se focalise à nouveau sur l'agressivité dont la Fed pourrait faire preuve afin de maîtriser l'inflation", a ajouté l'analyste.
"Son président Jerome Powell pourrait clarifier cela à l'occasion de son discours très attendu lors du symposium annuel de Jackson Hole" (Wyoming), une conférence de banquiers centraux.
Pour les analystes de Wells Fargo, dans le discours du patron de la Fed, "les acteurs du marché s'attendent largement à ce que ses commentaires soient bellicistes, réitérant la nécessité de nouvelles hausses des taux d'intérêt pour juguler l'inflation".
A un mois presque exactement de la prochaine réunion monétaire de la Fed, les acteurs du marché pensent désormais à 54,5% que les taux au jour le jour seront relevés de trois quarts de points de pourcentage (0,75%), selon le modèle de CME Group qui se base sur les contrats à terme. C'est l'inverse de ce qu'ils pensaient la semaine dernière.
Sur le marché des changes, l'euro continuait d'évoluer sous la parité face au dollar, au plus bas depuis 20 ans, à 0,9969 dollar pour un euro vers 13H40 GMT.
"L'économie dans la zone euro a encore montré une contraction pour le deuxième fois d'affilée, tombant à son plus bas niveau depuis dix-huit mois", notaient les analystes de Wells Fargo.
L'indice PMI composite est tombé à 49,2 en août, son plus bas niveau depuis 18 mois, contre 49,9 en juillet et 52 en juin.
- L'énergie en hausse -
Sur le marché obligataire, les taux sur les bons du Trésor américain à dix ans restaient proches de 3%.
Six secteurs du S&P sur onze restaient dans le vert, emmenés par l'énergie (+3,15%), alors que les cours du brut montaient.
Les services de santé (-1,23%), l'immobilier, sensible aux taux d'intérêt, étaient à la traîne (-0,64%).
La chaîne de grands magasins Macy's grimpait de 4,19% malgré l'abaissement de ses projections de ventes et de profits sur l'année. L'enseigne a annoncé des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu, éclusant des stocks trop nombreux par une série de promotions.
Les chaînes concurrentes comme Kohl (+4,64%), Nordstrom (+4,61%) et même Gap (+3,93%) profitaient de l'élan.
Zoom, le spécialiste de la visioconférence, chutait de 11,11% à 86,61 dollars alors que ses résultats du deuxième trimestre n'ont pas été à la hauteur des attentes et que la société a abaissé ses projections de revenus annuels.
Zoom, qui est valorisé en Bourse à 25 milliards de dollars, prévoit désormais un chiffre d'affaires annuel autour de 4,40 milliards au lieu de 4,55 milliards précédemment pour son exercice décalé 2023.
Le titre de Twitter chutait de 3,23% à 41,62 dollars alors que son ex-chef de la sécurité a accusé le réseau social d'avoir dissimulé des vulnérabilités de son système de protection et menti sur sa lutte contre les faux comptes, au coeur d'une querelle judiciaire qui l'oppose à Elon Musk.
(Y.Berger--BBZ)