La Bourse de New York termine en baisse, temps-mort faute de catalyseur
La Bourse de New York a fini en baisse mercredi et marqué une pause après plusieurs séances de hausses consécutives, orientée par des résultats de sociétés mitigés et un message contrasté de la banque centrale américaine (Fed).
Le Dow Jones a reculé de 0,50%, à 33.980,32 points, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, a cédé 1,25%, à 12.938,12 points, et l'indice élargi S&P 500, a abandonné 0,72%, à 4.274,04 points.
"Le marché était allé trop vite" ces dernières semaines, "et on s'attendait à ce qu'il essaye de digérer ses gains des dernières séances", a commenté Quincy Krosby. Le Dow Jones a ainsi mis fin à cinq séances de hausse consécutives.
Les investisseurs ont, en outre, été encouragés à prendre quelques bénéfices par la sortie de route de Target (-2,69% à 175,34 dollars), dont le bénéfice, publié avant Bourse, ont été mangés (-89%) par les ristournes concédées pour réduire ses stocks ainsi que par des coûts de transport en hausse.
Wall Street voyait la publication du compte-rendu (les minutes) de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed), en début d'après-midi, comme capable de redonner un peu d'élan au marché, mais elle n'a généré qu'un modeste rebond, de courte durée.
Pour Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors, ces minutes n'ont pas tranché le débat qui agite la place new-yorkaise actuellement quant à la possibilité d'un changement prochain de trajectoire de la Fed.
"Vous pouviez en conclure ce que vous vouliez", a-t-elle expliqué, les membres du Comité de politique monétaire évoquant une décélération de leur resserrement monétaire à moyen terme mais se disant toujours déterminés à des hausses de taux à court terme.
Kathy Bostjancic, d'Oxford Economics, a relevé un "changement de ton" de la Fed, qui ne se préoccupe plus uniquement de l'inflation mais aussi des effets de sa politique monétaire sur l'économie américaine, qui ralentit, et se montre, dès lors, plus prudente.
Après la publication des minutes, les opérateurs se sont massivement rangés derrière l'hypothèse d'une hausse d'un demi-point lors de la réunion des 21 et 22 septembre, alors qu'ils tablaient sur 0,75 point il y a un mois.
Pour Maris Ogg, le marché de l'emploi est si tendu que "vous n'allez pas voir une hausse du chômage similaire à celle des précédents cycles de resserrement monétaires", ce qui "donne à la Fed plus de marge pour remonter les taux".
Les indices n'ont également réagi qu'à la marge à la publication des ventes de détail aux Etats-Unis en juillet, qui sont ressorties stables par rapport à juin, alors que les économistes attendaient une légère progression (+0,1%).
Sur le marché obligataire aussi, l'heure était aux prises de bénéfices. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans, qui évolue en sens opposé de leur prix, est ainsi remonté au-dessus de 2,90%, pour la première fois depuis un mois, contre 2,82% la veille.
Ce bond des taux obligataires a joué contre les valeurs technologiques et de croissance, sensibles au coût de l'argent dont elle ont besoin pour financer leur développement.
Elles ont également été les premières visées par des prises de profit, elles qui ont nourri le redémarrage du marché actions depuis mi-juin.
Amazon (-1,85%), Alphabet (-1,79%), Meta (-2,57%) et Netflix (-1,85%) ont ainsi tous fini nettement dans le rouge, mais ce dernier reste en hausse de plus de 46% depuis le 14 juin.
Apple (+0,88% à 174,55 dollars) a nagé à contre-courant, tiré par l'information du groupe Nikkei selon laquelle la firme à la pomme envisage de déplacer une partie de sa production au Vietnam, ce qui réduirait sa dépendance à la Chine.
L'enseigne de bricolage Lowe's (+0,58% à 215,37 dollars) a, elle, mieux navigué que Target dans les eaux agitées du commerce de détail, malgré un léger tassement de son chiffre d'affaires (-0,3% sur un an), et préservé son taux de marge, à la satisfaction du marché, avec un bénéfice net supérieur aux attentes.
L'action du club anglais de football professionnel Manchester United (+3,44% à 13,22 dollars), coté à New York, a profité de l'attention suscitée par un tweet d'Elon Musk, plus tard qualifié de "blague" par son auteur, annonçant qu'il rachetait l'équipe.
Le propriétaire du groupe Ineos, Jim Ratcliffe, a remis une pièce dans la machine quand son porte-parole a indiqué, mercredi toujours, au Times de Londres son désir d'acquérir le club mythique, en grande difficulté sportive actuellement.
(S.G.Stein--BBZ)