La Bourse de Paris termine dans le rouge et efface ses gains hebdomadaires
La Bourse de Paris a terminé dans le rouge (-0,97%) mercredi à quelques heures de la publication du compte-rendu des discussions de la dernière réunion de la Banque centrale américaine (Fed) dans un contexte de regain des craintes quant à la hausse des prix.
L'indice CAC 40 a perdu 64,26 points à 6.528,32 points effaçant deux séances de petits gains qui l'avaient amené la veille à 6.592,58 points.
Après avoir oscillé autour de l'équilibre, "le marché s'est orienté en baisse au moment de la parution des chiffres des ventes au détail" aux Etats-Unis, observe Nicolas Budin, responsable de la gestion actions chez Myria AM.
Les dépenses des particuliers américains, stables à 682,8 milliards de dollars en juillet, ont secoué les investisseurs.
A quelques heures de la parution des "minutes" de la Fed, les marchés y ont vu que "hors automobile et énergie, les dépenses ont augmenté plus fortement que prévu, de 0,7% au lieu de 0,4%", ce qui va dans le sens d'"une inflation généralisée", qui déborde au-delà de la hausse des prix de l'énergie, estime M. Budin.
Pour le responsable gestion, les ventes au détail américaines ont alimenté "l'hypothèse d'une hausse des taux" par la Fed plus forte que ce qu'espéraient les investisseurs depuis la dernière réunion de l'institution au cours de laquelle ses taux directeurs avaient été rehaussés de 75 points de base.
Le président de la Fed Jerome Powell avait "évoqué l'idée qu'elle pourrait être tentée de pivoter" et de se concentrer sur le retour de la croissance plutôt que sur la lutte contre la hausse des prix, rappelle Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
La théorie selon laquelle la banque centrale pourrait entamer un tournant plus accommodant de sa politique monétaire a longtemps prévalu parmi les investisseurs malgré des prises de paroles à contre-courant de plusieurs de ses membres.
Au Royaume-Uni, la hausse des prix en juillet a atteint 10,1% sur un an, au delà des attentes des économistes, ce qui a alimenté les craintes des marchés.
Autre indicateurs inquiétants en Europe, la croissance économique dans la zone euro au deuxième trimestre a été révisée en légère baisse, à 0,6% par rapport au trimestre précédent, tandis que l'emploi s'essoufflait sur la même période (+0,3%), selon des chiffres d'Eurostat publiés mercredi.
Au tableau des valeurs, le laboratoire Sanofi affiche un net repli de 5,68% à 81,67 euros l'action après avoir mis un terme au programme mondial de développement clinique de l'amcenestrant, conçu pour combattre le cancer du sein, en raison de résultats des essais de phase III, une des dernières étapes de recherche, jugés peu concluants.
(B.Hartmann--BBZ)